Constat n La situation sécuritaire dans la wilaya de Tizi Ouzou et notamment au niveau du chef-lieu s'est tellement détériorée que le wali a décidé de jeter l'éponge. En effet, selon des sources sûres, Abdelkader Bouazghi, aurait déposé sa démission suite aux émeutes nocturnes qui ont éclaté le 9 de ce mois de mars devant sa résidence, en signe de protestation contre le manque d'implication des services de sécurité pour le maintien et le rétablissement de l'ordre public. Il est à souligner que depuis les émeutes de janvier passé, le quotidien de la population est rythmé par des coupures de routes, des marches et des rassemblements devant le siège de la wilaya. Le record de 6 actions de protestation pour le seul chef-lieu de wilaya avait même été atteint le 13 de ce mois. Si parfois ces actions sont justifiées par des revendications légitimes, souvent les manifestants ne présentent aucune doléance. Lors de la marche organisée par la coordination locale des étudiants le premier février dernier, les seules revendications des marcheurs se résumaient à celle des étudiants en droit. Pourtant, la CLE représente toutes les facultés de l'université de Tizi Ouzou. Le 2 mars, des jeunes ont occupé la place de l'ancienne mairie de la ville pour s'opposer à l'arrestation d'une personne par la police, la non-intervention des forces de l'ordre a permis d'éviter l'émeute. Le même cas s'est produit à la nouvelle ville, lorsque des manifestants ont coupé la route (au niveau de l'axe Krim-Belkacem) pour demander la libération d'un jeune interpellé par la police. Les faux sinistrés du séisme de 2003 qui occupent la piscine olympique avait coupé la route pendant 2 jours pour réclamer leur recasement. Selon une source sûre, le wali qui avait commencé à recevoir les protestataires, a fini par être dépassé. Les observateurs de la scène politique locale n'hésitent pas à parler de manipulations visant à soulever et à embraser la région dans la perspective d'étendre la protestation vers les autres wilayas. Si les services de l'ordre n'interviennent pas dans certaines situation jugées «à risque», c'est justement pour éviter l'émeute et déjouer les desseins des fauteurs de trouble, nous dit-on. La visite, jeudi dernier, du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, et du Dgsn Abdelghani Hamel, avait pour but de dégager les voies et moyens à même de rétablir l'autorité de l'Etat dans la wilaya. A ce propos, le ministère de l'Intérieur qui constate «la détérioration (...) de la sécurité, sous toutes ses formes, dans la ville des Genêts», a annoncé une série de mesures prises par le Dgsn et qui entreront en vigueur ces jours-ci, afin de prendre en charge la préoccupation sécuritaire. Le directeur général de la Sûreté nationale et le ministre de l'Intérieur ont mis l'accent, lors de la réunion avec la commission de sécurité de wilaya, sur «l'impératif du résultat».