Les autorités syriennes ont affirmé leur détermination à «faire face» aux groupes armés qui tirent sans discrimination à la fois sur les manifestants et sur les forces de l'ordre, a indiqué le ministère syrien de l'Intérieur, dans un communiqué publié dans la nuit de vendredi à samedi. «Nous ne permettrons pas de faire l'amalgame entre les manifestations pacifiques et les actes de sabotage qui visent à semer la discorde, à nuire à l'unité nationale et à déstabiliser les fondements de la politique syrienne», indique le communiqué publié par l'agence officielle Sana. «Afin de préserver la sécurité de la patrie, des citoyens et des institutions publiques, les autorités syriennes vont faire face à ces comploteurs et à ceux qui sont derrière eux, en vertu de la loi qui limite l'utilisation des armes», affirme le texte. «Il n'est plus possible de s'abstenir d'appliquer la loi pour préserver la sécurité de la patrie et des citoyens sous le prétexte des manifestations», ajoute le texte. Le communiqué parle des «comploteurs poussés par des parties étrangères connues qui rejettent les réformes et font fi des revendications populaires». «Ceux-ci se sont infiltrés dans les rangs des manifestants et ont tiré sans discrimination afin de semer la discorde entre les citoyens et les forces de sécurité». «Ils ont incendié les institutions publiques, attaqué les militaires et les agents de sécurité qui se sont abstenus d'ouvrir le feu, ce qui a causé un grand nombre de morts et de blessés parmi eux», selon le communiqué. Hier, 19 membres des forces de l'ordre ont été tués et 75 blessés par des tirs de «groupes armés» à Deraâ (sud), épicentre de la contestation contre le régime syrien, selon Sana. Des dizaines de milliers de personnes ont défilé dans d'autres cités du pays. Les versions et les bilans diffèrent entre les militants des droits de l'Homme et les autorités. Ammar Qourabi, président de l'Organisation nationale des droits de l'Homme, a affirmé avoir une liste de 19 personnes tuées par balles ou asphyxiées par les grenades lacrymogènes tirées par les forces de sécurité à Deraâ, à 100 km au sud de Damas.