Réponse n Les réformes politiques que compte entreprendre l'Algérie ne sont pas liées aux événements, mais découlent d'un processus permanent.. Lors de la conférence de presse qu'il a animée jeudi à la Munatec de Zéralda à la fin des travaux de la 4e session du conseil national de son parti, le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), Ahmed Ouyahia, a laissé entendre que le Président Bouteflika ne briguera pas un quatrième mandat. «Le président de la République, M. Bouteflika, ne s'est pas fait élire pour être président à vie», a-t-il souligné. Concernant ses intentions de briguer un mandat présidentiel en 2014, le SG du RND et Premier ministre a affirmé qu'il n'était pas partisan de ceux qui mettent la charrue avant les bœufs, avant d'ajouter que l'échéance est encore loin. Abordant les émeutes du mois de janvier dernier qui ont fait cinq morts et des dizaines de blessés, M. Ouyahia a indiqué que les troubles ont été «exploités» et que la situation a profité, en premier lieu, aux détenteurs d'argent sale. «L'argent sale a obtenu une partie de ce qu'il souhaitait, plus particulièrement la suppression de la facture et des chèques», a-t-il affirmé en reconnaissant, en outre, l'existence d'un terrain favorable aux mouvements de contestation en citant le chômage des jeunes et le phénomène de la harga. A une question sur l'affaiblissement de l'Etat face au climat de tension qui règne et le recul du gouvernement sur l'application des mesures prises pour combattre certains fléaux, entre autres, le commerce informel, Ouyahia reste catégorique : «L'Etat n'est pas faible, mais il réagit comme une mère impuissante devant ses enfants.» Et d'ajouter : «L'Etat ne recule pas, l'Etat gère une situation et nous avouons que le climat n'est pas prêt pour l'application de ces mesures de lutte contre le marché informel, mais ce n'est que partie remise, car elles seront appliquées, à terme.». Sur un autre registre, M. Ouyahia a expliqué que les réformes politiques que compte entreprendre l'Algérie ne sont pas liées aux événements. «Ces réformes découlent d'un processus permanent et ne sont pas liées aux événements, y compris ceux du début du mois de janvier passé», a-t-il déclaré. «Le pays a besoin constamment de se développer», a-t-il dit, ajoutant que «les réformes, l'ouverture des médias et la révision de la loi électorale concernent tout le monde, y compris les partis de l'opposition». Il a rappelé, en outre, que la révision «profonde» de la Constitution avait été annoncée par le président de la République à l'ouverture de l'année judiciaire de 2008. Le secrétaire général du RND a estimé que son parti ne pouvait pas s'exprimer sur cette question, le premier magistrat du pays n'ayant pas encore dévoilé le contenu de cette révision. A propos de l'Alliance présidentielle, M. Ouyahia a indiqué, en substance, que l'heure n'était pas aux discours mais à plus de travail. A une question relative à l'éventualité d'un retrait du Mouvement de la société pour la paix (MSP) de l'Alliance, il a déclaré que «celui qui veut se retirer est libre de le faire». Il a toutefois noté que l'Algérie s'acheminait vers des élections législatives, en avril ou en mai 2012, qui pourraient changer la donne politique.