Annonce n «La décision de déposer un préavis de grève illimitée sera prise lors du conseil de l'union des boulangers qui sera tenu le 30 avril prochain». C'est ce qu'a déclaré le président de la Fédération nationale des boulangers, affiliée à l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), Youcef Kalafat. Hier, lors d'une conférence de presse organisée au siège de l'UGCA, M. Kalafat, a précisé que la Fédération nationale des boulangers ne demande pas une augmentation du prix de la baguette de pain (fixé actuellement à 7,50 DA pour le pain ordinaire et 8,50 DA pour le pain amélioré), mais plutôt une réponse immédiate et effective à l'ensemble des revendications exprimées par les boulangers. «Le ministère du Commerce, qui a été interpellé à maintes reprises par les boulangers, nous a tourné le dos», a déploré M. Kalafat. «Toutes nos revendications auxquelles le ministère devait répondre avant la fin de l'année 2010, n'ont pas été satisfaites», a-t-il ajouté. Pis encore, dira-t-il, «une demande d'audience qui a été déposée le 31 mars dernier au ministère, est restée sans suite. Les choses traînent depuis déjà 9 mois», a-t-il regretté. Parmi les principales revendications exprimées par les boulangers, il cite celle liée à l'augmentation de la marge bénéficiaire à 10% contre 3% actuellement. «Depuis 1996, c'est-à-dire environ une quinzaine d'années, le prix du pain n'a pas bougé. Le seuil de la marge bénéficiaire n'a pas dépassé les 3 %, alors que la farine et autres ingrédients ne cessent de flamber sur le marché, sans compter les autres charges, à savoir l'électricité et le gaz», a réitéré le conférencier. Sur les 14 000 boulangers exerçant au niveau national, pas moins de 3 000 ont abandonné ce métier, a rappelé M. Kalafat. L'autre revendication a trait aux indemnisations tarifaires qui nécessitent un cadre juridique pour que les boulangers puissent en bénéficier. L'autre problème soulevé a trait aux pertes financières générées par les coupures permanentes d'électricité. «Sonelgaz n'a pas accepté de payer les frais de remboursements suivant un échéancier. Sonelgaz est responsable, elle doit assumer les charges et les pertes entraînées par ce genre d'incidents». Si l'on tient compte des explications données par cet intervenant, une coupure d'une heure engendre à un boulanger une perte de 7 500 DA. C'est la raison pour laquelle la Fédération réclame des remboursements. M. Kalafat a appelé à cette occasion à la mise en place d'une commission technique chargée d'évaluer les coûts de production des boulangeries, rappelant que le ministère avait chargé une commission d'une mission similaire mais «sans aucun résultat jusqu'à présent». Par ailleurs, M. Kalafat s'interroge pour savoir pourquoi le prix de la baguette du pain se vend à 10 DA à Alger. Ailleurs, le boulanger respecte la réglementation, le pain est vendu à 7,50 la baguette, pas plus ! Ce qui lui fait dire que le contrôle sur les prix est absent dans la capitale et rigoureux dans les autres régions.