Les pétrins ne fonctionneront pas le jour de l'Aïd et les boulangers sont menacés de retrait du registre du commerce. Chaque année, c'est le même refrain et la même rengaine qui ponctuent les fêtes religieuses qui voient nombre, sinon la totalité des boulangeries et autres commerces d'approvisionnement quotidien de la ménagère, baisser rideau. La raison est vite trouvée par les patrons boulangers qui accusent leurs ouvriers d'aller passer les fêtes chez eux, au bled. Il est admis que cette pratique est fort légitime, mais le boulanger ne peut-il pas s'organiser pour la circonstance par exemple en veillant à ce qu'une permanence soit observée à tour de rôle par ses mitrons? Les responsables du commerce ont pris le taureau par les cornes pour, justement instituer une certaine discipline dans cette profession. Ainsi, un calendrier a été élaboré pour qu'une permanence soit assurée par les boulangers de la capitale ainsi que celles disséminées à travers les autres wilayas du pays. Cette affirmation, pour le moins rassurante, nous a été communiquée hier par le président de la Fédération nationale des boulangers (FNB), Youcef Kalafat. Usant d'un ton rassurant et quelque part optimiste, Kalafat a indiqué, qu'une réunion s'est tenue il y a quelque trois semaines à la demande du ministère du Commerce au siège de la direction du commerce et des prix (DCP) de la wilaya d'Alger (El Biar). Cette rencontre s'est déroulée, a ajouté Kalafat, en présence d'un membre de l'Association de protection du consommateur, récemment créée. Le résultat des travaux de cette réunion a abouti en l'établissement d'un calendrier de permanence d'ouverture des boulangeries durant les deux jours fériés de l'Aïd El Kebir. Il précisera, que le document a été adressé à toutes les communes de la wilaya d'Alger par la direction du commerce, notamment à l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa). La même direction s'est chargée de communiquer le calendrier d'ouverture à toutes les boulangeries des 47 wilayas restantes. Les communes destinataires se chargeront de faire respecter cette décision en diffusant le calendrier d'ouverture des boulangeries dûment établi. Kalafat a indiqué, que les réfractaires seront soumis, selon les décisions finales adoptées lors de la réunion, à de «lourdes sanctions allant du retrait du registre du commerce à la fermeture définitive de la boulangerie qui ne respecte pas cette directive impérative.» Cependant, a précisé à L'Expression Youcef Kalafat, président de la FNB: «Nous sommes contre de telles mesures répressives extrêmes qui priveraient de nombreuses familles de revenus assurés par les nombreux mitrons employés par plus de 14.000 boulangers actifs à travers tout le pays. Nous avons proposé que soient imposées des pénalisations préventives sous forme d'amendes contraignantes ou de fermetures temporaires qui pourraient aller jusqu'à un mois.» «Nous oeuvrons, a encore dit Kalafat, à éradiquer la vente à la sauvette du pain que les marchands étalent aux quatre vents dans les carrefours et que les boulangers, fournisseurs de ces marchands informels, soient lourdement pénalisés.»