Richesse n Le constat que l'on peut faire de la scène musicale algérienne, c'est bien cette diversité de style (gnawi, rock, jazz, flamenco, hip-hop…) et le foisonnement de jeunes groupes. Toutes ces formations, qui excellent dans des genres musicaux différents, à l'exemple de Caméléon, El-Dey, Good-Noise et d'autres encore, forment ce que l'on pourrait qualifier de «nouvelle vague» tant leur façon de faire de la musique s'avère novateur. Œuvrant pour la plupart dans la fusion des genres ou le métissage des sonorités, cette jeunesse, qui fait une entrée discrète mais résolument décidée, tente d'imposer de nouveaux codes, une nouvelle culture et une sensibilité musicale, le tout en prise avec leur temps. C'est un imaginaire nouveau qui se déploie tout en diversité comme en expressivité. Ces formations sont toutes animées par ce désir de se faire connaître et ce, en se produisant sur scène, juste pour le plaisir de rencontrer et de partager, mais elles sont confrontées à un manque d'espace d'expression. Rares sont celles qui ont la chance d'être programmées par un organisme pour animer un concert. Ces jeunes groupes rêvent aussi de faire connaître leur travail musical qui est, soulignons-le, une création, à travers le fait d'enregistrer un album.Pour remédier à ce problème, celui de l'espace, ces jeunes formations, toutes issues de la nouvelle génération, celle des nouvelles technologies, s'en remettent au monde virtuel, à savoir l'Internet. Ainsi, leur produit est posté sur la Toile et diffusé à travers Youtube ou à travers des réseaux sociaux, à l'instar de Facebook, Myspace ou blog. Parmi ces groupes, on peut citer NR2 (il s'agit d'une formation composée d'un trio : Réda, Yousra et Ramzi) qui fait dans la chanson à texte dans un style mêlant une variété de sonorités. Il y a aussi El-Dey ou encore Slamyka qui se font connaître via Internet. On peut citer également un jeune chanteur Nadjib Lamraoui qui a posté ‘Mazal', une belle chanson, sur Youtube. «C'est une manière pour moi de me faire connaître et faire connaître ma musique, c'est aussi pour avoir les commentaires laissés par les internautes. Cela me permet d'évaluer mon travail», dit-il. C'est aussi à travers la Toile que le groupe Caméléon, adepte de la fusion des styles, a pu se faire une notoriété. D'ailleurs ses premiers titres ‘Allah', ‘E-bir esseghir', ‘Rechani' ou ‘Douk el-adyane' ont eu un succès remarquable sur le blog du groupe et son profil sur facebook, comme en témoignent les commentaires et les partages de liens. Ainsi, c'est toujours grâce à Internet que le public - nombreux - connaît son répertoire par cœur, alors que son album n'est pas encore dans les bacs. En attendant les espaces réels d'expression, le web s'avère un outil efficace pour faire connaître ce florilège de jeunes groupes, tous avides de renommée et de lieu pour se produire. Car pour tous ces groupes, la Toile est décidément un espace dans lequel les jeunes talents peuvent exprimer leurs talents artistiques, se faire connaître et aller à la rencontre de leurs fans, mais la scène demeure irremplaçable car c'est le lieu par excellence du partage et de l'émotion, si nécessaires aux artistes.