Appréciation n «Le mouvement de contestation que vit notre pays est serein, calme et intelligent.» C'est ce qu'a déclaré jeudi la porte-parole du Parti des travailleurs lors du meeting animé à la maison de la culture Mouloud-Mammeri. L'oratrice soulignera que l'Algérie a toujours connu des mouvements de protestation dont celui d'avril 1980 «pour la réparation d'un déni de droit démocratique et national». Selon elle, la mobilisation populaire et la volonté politique ont permis une grande victoire qui est la constitutionnalisation de tamazight langue nationale, le 8 avril 2002. Toutefois, souligne-t-elle, il reste encore beaucoup à faire pour la promotion de tamazight car le Haut-Commissariat à l'Amazighité dépourvu de moyens et de prérogatives ne peut pas le faire. Elle préconise la mise en place d'un secrétariat d'Etat pour la promotion de cette langue avec des moyens conséquents et des prérogatives ministérielles. Par ailleurs, poursuit-elle, l'enseignement de tamazight doit être obligatoire et dans les 48 wilayas. Ces mesures permettront de «couper l'herbe sous le pied des aventuriers régionalistes et séparatistes qui veulent dévoyer le Printemps berbère qui s'inscrit dans le cadre du mouvement nationaliste», poursuit-elle. À Propos de la crise que vivent certains pays du monde arabe, Louisa Hanoune a tenu à préciser qu'«il n'y a pas de nation arabe» et d'expliquer qu'il n'existe pas de dénominateur commun entre les pays dits du monde arabe puisque les régimes, les économies, les questions nationales y sont différents. «Il n'y a pas d'Histoire commune ni d'unité sur le plan culturel.» Quant aux soulèvements des populations de la région elle affirme : «Ils ont pour origine les plans d'ajustement structurels imposés par le FMI» d'ailleurs, la porte-parole du PT dira que ce qui s'est passé en Tunisie et en Egypte est identique à ce que vivent certains pays européens soumis à des plans d'ajustement pour faire face à la crise financière de 2007-2008. Toutefois, elle met en garde contre la manipulation et la récupération étrangère et l'intervention militaire en Libye. «Celle ci, explique-t-elle, est un instrument qui permettra une présence militaire dans la région qui suscite des convoitises énormes pour son pétrole, son uranium et son or.» À propos de la situation dans notre pays, Louisa Hanoune souligne qu'il y a eu des réformes importantes pour recouvrer la souveraineté de la décision économique depuis le règlement de la dette extérieur, toutefois «des réformes politiques doivent suivre». Le PT souligne l'urgence d'une assemblée constituante. Mais il demande «comme strict minimum» la révision de la Constitution et des élections législatives pour «parachever le processus de reconstruction nationale dans le calme».