Interrogation n L'année universitaire s'achèvera-t-elle selon les normes pédagogiques comme l'a affirmé le ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique ? Pédagogues, enseignants, étudiants et observateurs n'écartent pas le risque d'une année blanche, d'autant que les étudiants de plusieurs facultés et départements de différentes universités du pays n'ont pas encore repris les cours. Certains, comme c'est le cas à l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, «ont repris juste pour les examens». «Notre mouvement de grève a coïncidé avec le début des examens dans certaines facultés. Mais nous avons décidé de les suspendre pour pouvoir organiser la marche de mardi dernier. Maintenant, nous avons repris pour passer nos examens», nous dit un étudiant en sciences économiques à l'université de Tizi Ouzou, qui est également membre de la coordination autonome des étudiants. Interrogé sur les conséquences de leur mouvement de grève sur l'année universitaire et sur le risque d'une année blanche, notre interlocuteur nous a expliqué que c'est «aux étudiants de décider de leur avenir». «Je pense que nous sommes loin d'une année blanche. Tout ce qui se dit sur cela est de l'intox pour faire plier les étudiants», estime notre interlocuteur. Toutefois, si les étudiants de l'université de Tizi Ouzou ont pu passer leurs examens du premier semestre, c'est loin d'être le cas pour ceux de l'université de Abderrahmane-Mira de Béjaïa. En effet, un étudiant, contacté ce matin, nous a expliqué que «la plupart des départements n'ont pas repris les cours». «Nous sommes au mois d'avril et nous n'avons toujours pas passé nos examens du premier semestre. Il y a des rumeurs qui circulent, selon lesquelles si nous ne reprenons pas les cours et que nous ne passons pas les examens avant le 25 avril, ce sera une année blanche. Et c'est vraiment inquiétant. Il y a des étudiants qui veulent reprendre les cours et passer leurs examens pour sauver l'année universitaire, mais à chaque fois, il y en a d'autres qui nous en empêchent», affirme notre interlocuteur. Ce dernier nous a fait savoir qu'un sit-in ouvert est prévu aujourd'hui au niveau du siège de la wilaya. Toujours dans le même contexte, le recteur de la faculté de médecine, Arrada Moussa a souligné, hier, dimanche, à Alger, que l'année blanche peut être évitée pour les étudiants en sciences médicales en grève, en procédant à une seule évaluation pour les deux semestres, «à condition que les cours reprennent dans l'immédiat». En marge de la conférence nationale des recteurs des facultés des sciences médicales, M. Arrada a évoqué la possibilité de rattraper le retard accusé en raison des grèves et faire éviter l'année blanche aux étudiants en sciences médicales, à travers une seule évaluation pour les deux semestres. Une réunion de la coordination autonome demain Un membre de la coordination autonome des étudiants nous a annoncé, ce matin, qu'une réunion se tiendra demain pour évaluer la marche de mardi dernier, mais aussi, pour décider des suites à donner à leur mouvement. Interrogé sur la marche des étudiants annoncée pour demain, notre interlocuteur nous a affirmé que «c'est une tentative de la part de certaines organisations estudiantines partisanes» pour casser le mouvement des étudiants autonomes.