Evénement n L'actualité semble avoir bouleversé Hamma Meliani, dramaturge et metteur en scène. Tout ce qui se passe dans le monde et notamment les bouleversements, les ruptures et les mutations qui secouent aujourd'hui le monde arabe, toutes ces choses le nourrissent dans son écriture dramaturgique. Et, en conséquence, elles sont systématiquement répercutées dans sa création théâtrale. Le rêve du père est une pièce théâtrale écrite et mise en scène par Hamma Meliani. Cette nouvelle production du Théâtre national algérien, sera présentée ce jeudi sur les planches du TNA. Elle aborde les problématiques qui, aujourd'hui, déchirent, voire divisent les sociétés arabes. «Cette pièce est basée sur des faits réels, elle s'inscrit d'emblée dans l'actualité», a-t-il expliqué, hier, lors d'un point de presse. «Il s'agit d'une fresque qui embrasse l'ensemble des peuples du Croissant fertile.» «Elle parle des manipulations politiques et des bouleversements qui secouent le monde musulman et exprime l'angoisse, l'amour et le combat du petit peuple pour un monde meilleur», a-t-il souligné. «C'est le drame des êtres lucides victimes de l'impuissance des nations à exister librement.» C'est dans cette vision du vécu musulman que se dessine l'intérêt de la pièce. Aussi de cette réalité se traduisent les raisons ayant motivé l'auteur à écrire ce texte et à vouloir le monter«pour faire prendre conscience aux gens de ce qui se passe actuellement dans le monde musulman». «Non seulement cette pièce n'est pas spécifique aux pays musulmans, mais elle concerne aussi les pays de la rive Sud, c'est-à-dire l'Afrique, l'Amérique latine ou encore l'Asie. Le texte donne la parole à ceux qui font les frais de l'aventure humaine et qui persistent dans la lutte pour l'instauration d'une république véritable.» S'exprimant sur le registre auquel la pièce appartient, Hamma Meliani, pour qui «le théâtre est une parole dite» soulignera : «C'est un théâtre de rupture. C'est également un théâtre réaliste, engagé. Tout ce qu'on fait est un engagement. L'écriture est un acte politique.» Vu l'importance et la sensibilité du sujet abordé, la pièce se présente comme une grande distribution. Outre des jeunes comédiennes et comédiens, le metteur en scène, pour donner à son jeu scénique plus de consistance et de crédibilité dramaturgique, a fait appel à des grands noms du théâtre algérien, à savoir Nadia Talbi et Hadj Smaïl. Interrogé sur le choix de ces comédiens, Hamma Meliani répond : «Ils conviennent tout simplement à mes personnages.» Pour sa part, Nadia Talbi, pour qui «la pièce est révolutionnaire, universelle, de tout contexte», a estimé qu'il n'y a pas d'ancienne ou de nouvelle génération. «A chacun son personnage», a-t-elle dit, et de reprendre : «Au théâtre, il y a seulement des professionnels et des amateurs, de bons ou de mauvais comédiens. L'artiste n'a pas d'âge. Il est aussi éternel.» Pour sa part, Hadj Smaïl, pour qui le comédien est porteur de valeur, de poésie, s'est réjoui d'être sollicité pour faire partie de la distribution, car, pour lui, «c'est une bonne chose qu'il y ait un contact sur scène avec les comédiens. ?a nous permet d'échanger nos expériences, et de partager nos points de vue.» Et de conclure : «Je vois qu'il y a des valeurs sûres qui vont rayonner. J'ai foi en cette jeunesse.»