Le comité national des marchés de gros des fruits et légumes affilié à l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa) a organisé, hier, une conférence de presse à travers laquelle il a exposé ses préoccupations relatives à l'anarchie qui règne dans ce secteur. Le premier point abordé lors de cette rencontre a trait à la flambée actuelle des prix des fruits et légumes. Selon M.Salah Souilah, SG du comité, cette hausse «anormale» des prix de ces aliments de base incombe non seulement aux intempéries mais également à la désorganisation des marchés de gros. Ainsi, ces commerçants plaident pour une application effective de la réglementation qui régit ces marchés. Ce qui reste insoutenable pour le comité c'est que cette législation qui, faut-il le dire, existe depuis longtemps est très complète mais n'a jamais été appliquée ce qui a induit la prolifération des marchés parallèles qui «obéissent aux lois de la jungle», dira le conférencier. Le phénomène des marchés parallèles, tel qu'il est qualifié par le conférencier, constitue un véritable danger pour le Trésor public du moment qu'il draine un nombre impressionnant d'opportunistes qui courent derrière le gain facile et poussent même les commerçants honnêtes à adhérer à ce commerce informel pour pouvoir commercialiser leurs marchandises et également fuir le fisc. «Cette situation d'anarchie caractérisée par une prolifération impressionnante des marchés parallèles contribue à hauteur de 50% du taux de l'évasion fiscale enregistrée par le Trésor public», s'alarme M.Souilah. Ainsi pour pallier cette situation, les commerçants revendiquent l'éradication des marchés parallèles à travers l'application de la législation et la réorganisation des marchés de gros. Outre cette doléance, le comité fixe une série de revendications, notamment la clôture de chaque marché «formel» de gros pour assurer une certaine sécurité aux marchands, les doter de différentes infrastructures d'accompagnement notamment la réhabilitation du réseau routier, des parkings, des sanitaires..., l'installation d'institutions bancaires à l'intérieur de l'enceinte pour faciliter les transactions aux commerçants et enfin la construction de chambres froides pour la préservation des aliments. Ces commerçants ne se contentent pas d'exprimer leurs doléances, ils disent que la situation qui prévaut actuellement dans ces marchés est également l'oeuvre de certaines autorités locales qui pour masquer leur incompétence créent cette situation de confusion et d'anarchie. «Plusieurs P-APC sont imprégnés de ce qui se passe dans ce secteur mais ils ferment les yeux. Pire, ils bénéficient de ses avantages», s'indigne un commerçant qui, lâche par la suite «c'est une véritable mafia». Ainsi, estiment les membres du comité, l'intervention de toutes les autorités concernées demeure la seule solution pour mettre le holà à cette anarchie et permettre ainsi de réguler le marché.