Résumé de la 26e partie n Le radeau qui porte les naufragés est abandonné par les canots qui le remorquent. Les rescapés n'ont pas suffisamment de vivres. Comme on n'a aucune lanterne, on est dans le noir absolu. Sous le poids des naufragés, le radeau s'est enfoncé d'un mètre dans l'eau de sorte que l'on doit rester debout. On s'attache avec des cordes pour ne pas tomber à l'eau, on se serre les uns contre les autres pour se tenir au chaud, car, si le jour il fait chaud, dans ces mers, le soir il fait très froid. Toute la nuit, ce ne sera que gémissements, cris étouffés et appels à l'aide… Quand l'aube se lève, plusieurs hommes manquent à l'appel : une dizaine d'entre eux se sont pris, en tombant, les jambes dans les cordages et sont morts noyés, une dizaine d'autres, qui ont eu l'imprudence de ne pas s'attacher, ont été emportés par les vagues. On détache les cadavres et on les laisse emporter par les flots. Certains plaignent les disparus, mais d'autres, secrètement, les envient. Au moins, eux, ils n'auront plus à souffrir ni à désespérer… après tout, s'il faut mourir, ne vaut-il pas mieux mourir tout de suite et faire cesser le calvaire ? Toute la journée, on va scruter l'horizon, dans l'espoir d'apercevoir un navire, en vain. «Personne ne viendra nous chercher !» crie soudain un mousse. Et avant que ses compagnons ne le retiennent il se jette à la mer et se laisse emporter par les flots. On l'appelle : — on va te sauver ! Mais il refuse : — Adieu ! crie-t-il à ses compagnons épouvantés, je préfère mourir plutôt que de passer une autre nuit sur ce radeau. Il fait signe à un autre mousse qui, quelques instants auparavant, se tenait debout à ses côtés. Le jeune homme, semble hésiter un instant puis, il décide de rejoindre son compagnon. Il se jette à son tour. «Adieu ! Adieu !» Sur le radeau on crie, on tend un morceau de corde à l'infortuné garçon, mais il refuse de le prendre. Il refuse également de nager, se laissant couler. L'enseigne de première classe, Coudin, qui commande le bateau, est très pâle. Les regards se tournent vers lui. — que faut-il faire ? Mais l'enseigne ne dit rien. De toute façon, que peut-il dire à ces hommes, gagnés par le désespoir ? Et surtout que peut-il faire ? Rien, sinon attendre. Attendre qu'un navire passe dans les parages et les aperçoive. Un peu plus tard, un autre naufragé, un boulanger, se jette à l'eau, voulant, lui aussi, en finir avec les souffrances. On lui jette une corde, il refuse de la prendre. — adieu, mes compagnons ! Une cinquième personne tente de l'imiter, par deux fois, mais ses compagnons la retiennent. «Courage, lui dit-on, nous allons être sauvés !» C'est la première parole d'espoir qu'on entend. Une parole qui, cependant, ne remonte que très peu le moral des naufragés. Quel terrible sort, se demandent-ils, les attend, dans cette immensité d'eau qui les entoure ? (A suivre...)