Mémoire n Fidaïyate est le documentaire projeté, hier, au centre culture de la radio algérienne. Ce film de 52 minutes est réalisé par Lamia Gacemi. Il nous plonge dans la Guerre de Libération nationale – et pendant la Bataille d'Alger. Il retrace, tantôt en séquences d'archives, tantôt en témoignages, le parcours de celles que l'histoire a omis. C'est l'histoire de ces femmes algériennes qui, lors de la Révolution de 1954, ont eu le courage et ce, par conviction et surtout par amour de la patrie, de s'engager dans le mouvement révolutionnaire pour l'indépendance de l'Algérie. On les appelait les «poseuses de bombes». Elles avaient entre 16 et 20 ans en 1957... Elles vivaient à Alger et toutes s'étaient engagées dans la pose de bombes. Elles prenaient le risque de se faire attraper par la police ou l'armée coloniale en possession d'engins explosifs. Ainsi, le film se présente comme une succession de témoignages de moudjahidate, dont celui de Louisette Ighilahriz. La réalisatrice, Lamia Gacemi, consacre dans ce film une grande partie à la martyre Hassiba Benbouali qui a participé à la Bataille d'Alger et qui est tombée au champ d'honneur avec Ali la pointe et le petit Omar en 1957. C'est alors qu'elle a interrogé les personnes qui ont connu et côtoyé la fidaïya ou qui ont partagé son parcours. Elle construit son documentaire sur ces témoignages riches en propos, en détails et en description. C'est ainsi que Yacef Saâdi, responsable de la wilaya de l'Algérois pendant la Guerre de libération nationale, fera savoir et ce, au sujet de Hassiba Benbouali qu'il a souvent consultée pour la planification d'actions fidaïes rappelant qu'elle comptait parmi les personnes instruites du groupe et qu'au-delà de son intelligence elle se distinguait par sa grande vivacité. Et à propos de ces femmes, à savoir les poseuses de bombes, il fera, en outre, remarquer que 35 poseuses de bombes agissaient sous ses ordres. Pour leur part, Zohra Drif, Saliha Ouarab ou encore Louisette Ighilahriz ont été unanimes à souligner le rôle de ces «Fatma» que les colons considéraient comme de simples bonnes. Elles ont mis l'accent sur le courage, sur la détermination et sur l'engagement de chacune d'elles dans la Révolution. Elles ont rappelé le rôle que les femmes algériennes ont tenu dans la lutte pour l'indépendance de l'Algérie. Ce documentaire donne à voir des femmes en action, engagées, militantes et courageuses, tout comme il donne la parole à celles que l'histoire a presque oubliées, d'où la nécessité de «reconnaître le mérite de toutes celles qui ont participé à la Guerre de libération. Car, selon Yacef Saâdi, de nombreuses moudjahidate et martyres sont restées dans l'ombre. Ici, dans ce film, la réalisatrice développe une approche originale pour raconter la Guerre de Libération nationale et ce, sous le prisme féminin. Notons que Yacef Saâdi, le producteur du célèbre film La bataille d'Alger, présent à la projection, a annoncé qu'il préparait des œuvres sur la Guerre de Libération nationale, dont un film sur l'Organisation spéciale (OS) et un autre sur «Malka», une Algérienne qui hébergeait les Moudjahidine.