Echéance La campagne électorale boucle sa deuxième semaine dans deux jours et l?Algérie ne serait plus alors qu?à une semaine du jour «J». En attendant, le pays retient son souffle. Si la première semaine s?est déroulée dans le calme et la sérénité malgré les «pointes» et les «flèches empoisonnées» échangées aimablement par les candidats lors de leurs différents meetings, mais aussi quelques incidents signalés ici et là à travers le pays, la deuxième s?est très mal annoncée et continue d?enregistrer des dérapages parfois graves puisqu?ils en arrivent jusqu?à l?empêchement de meetings programmés par des candidats à travers différentes régions. Outre les inquiétudes qu?ils ne manquent pas de susciter de par leur caractère violent et la menace qu?ils font peser sur le déroulement d?un scrutin tant attendu, ces dérapages prennent en réalité tout le monde de court. En effet, si les uns et les autres appréhendaient, avant même son démarrage, «des perturbations» de la campagne, leurs craintes étaient surtout, pour ne pas dire exclusivement, inspirées par la Kabylie où la campagne antivote risquait de donner lieu à des débordements peut-être incontrôlés. Ce qui se passe actuellement bouleverse toutes les prévisions : des violences sont signalées un peu partout à travers le pays à tel point que les quelques actions relevées au début de la campagne à Béjaïa et imputées aux partisans de l?antivote, prennent l?allure de petits incidents insignifiants comparativement à l?incendie et au saccage des sièges de différents partis à Sidi Bel Abbes, Tlemcen, Aïn Témouchent, Relizane, Alger, Illizi? Plus graves encore que les actes de sabotage et de destruction, les armes blanches brandies contre les uns et les autres à l?occasion de déplacement des candidats. MRN, FLN, RCD, MSP? aucun n?a échappé à cette folie destructrice qui, aujourd?hui, fait craindre le pire pour un scrutin parti pourtant pour être un tournant historique dans l?histoire de l?Algérie plurielle. Tout le monde s?accorde aujourd?hui à affirmer ? et c?est une première ? que l?armée n?a pas de candidats. En outre, le fait qu?il n?y ait plus de bureaux spéciaux est une garantie supplémentaire pour un vote réel. Le rendez-vous avec l?Histoire semblait donc réunir toutes les chances de réussir avant que l?inculture ne prenne le pas sur le civisme et que les discours des candidats ne se transforment en invectives au lieu d?être des exposés de programmes. Tout n?est toutefois pas perdu. Il reste encore une semaine au cours de laquelle il faut espérer que les uns et les autres feront passer le droit de l?Algérie d?avoir enfin sa chance sur leurs petits calculs personnels.