Assurance n «Si la tutelle procède à des mesures incitatives, beaucoup de médecins voudraient aller dans les zones rurales ou le repos de l'âme est naturellement garanti.» Après deux mois de grève, les médecins résidents ont enfin arraché leur statut particulier conjointement établi avec la tutelle. C'est en effet aujourd'hui, jeudi, que les médecins résidents vont signer leur statut particulier rédigé dans le cadre d'une commission mixte avec le ministère de la Santé et celui de l'Enseignement supérieur. Dans une déclaration ce matin à InfoSoir, le Dr Benhalima a affirmé que la signature de ce statut est «une petite victoire» pour les médecins résidents. «La mouture du statut que nous avons établie avec le ministère définit nos droits, devoirs, et congés et éclaircit les autres ambiguïtés contenues dans le statut de 1996», a déclaré notre interlocuteur avant d'ajouter : «Toutefois ce statut reste imparfait et doit être revu mais nous estimons que c'est déjà une avancée pour nous.» Ainsi, le Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra) devra se réunir aujourd'hui avec le ministère de la Santé afin d'approuver mutuellement un statut qui sera communiqué dans les prochains jours aux médecins résidents à travers le pays. C'est également aujourd'hui que se fera le lancement des travaux de la commission consultative chargée d'étudier la question du service civil. Le Dr Benhalima estime que cette commission aura à apporter des modifications complexes sur cette question étant donné que les médecins résidents réclament une révision profonde des méthodes du service civil. «Nous voulons des conditions à long terme et sans recourir à l'obligation», a-t-il dit. Le porte-parole du Camra estime que si la tutelle procède à des mesures incitatives tels le logement, le salaire et une équipe de travail complète, beaucoup de médecins voudraient aller dans les zones rurales du pays où le repos de l'âme est naturellement garanti. Mais malgré l'avancée enregistrée dans les négociations avec la tutelle, le Camra ne compte pas se précipiter à rompre un mouvement de longue haleine. Des assemblées générales qui se tiendront la semaine à travers le pays vont décider de la suite à donner à ce mouvement de protestation. Cependant si Ould Abbès semble parvenir à maîtriser le litige avec les résidents, d'autres terrains sont toujours en ébullition. C'est le cas des praticiens, des spécialistes, des chirurgiens-dentistes, des pharmaciens et des anesthésistes. D'ailleurs la grève illimitée enclenchée séparément par ces corps se poursuit toujours à travers le pays en dépit de toutes «les intimidations» de la tutelle. Il y a quelques jours seulement, le ministre de la Santé s'exprimait devant le public de la télévision algérienne en tirant à boulets rouges sur l'attitude des médecins grévistes. Il intervenait à la veille de la grève des praticiens et praticiens spécialistes en affirmant qu'à partir de lundi (dernier), tous les médecins grévistes vont avoir des retenues sur salaires.