La grève illimitée lancée le 28 mars par les résidents en médecine, en chirurgie dentaire et en pharmacie continuera encore cette semaine. La position du collectif des médecins résidents algériens (Camra) s'inscrit aux antipodes de la déclaration du ministre de la Santé qui affirmait, mercredi, que «la plupart des hôpitaux avaient confirmé la reprise de travail des médecins résidents à partir de demain. «C'est trop précipité de dire que nous allons reprendre le travail dimanche. Nous n'allons pas reprendre. Nous sommes en train de décortiquer le communiqué du ministère de la Santé. Nous l'avons soumis à la base pour sa discussion», nous a indiqué, hier, Dr Amine Benhabib, porte-parole du collectif Camra. «Les assemblées générales sont en cours à travers les wilayas pour décider des suites à réserver à la contestation. Nous prendrons la décision à la fin de la tenue de toutes les assemblées générales qui interviendra la semaine prochaine», précise encore Dr Benhabib. Les conclaves des résidents continuent de se dérouler à travers les hôpitaux du pays. Au centre des discussions de ces assemblées générales: quelle attitude réserver au dernier communiqué du ministère et aux propositions de la dernière réunion tenue entre le Camra et les représentants des ministères de la Santé et de l'Enseignement supérieur ? Mercredi dernier, le ministre a affirmé que les médecins résidents étaient «satisfaits» et qu'ils allaient reprendre le travail la semaine prochaine. Ould Abbès a déclaré que les médecins avaient affiché «leur satisfaction vis-à-vis du contenu du communiqué du ministère sanctionnant la dernière rencontre avec les représentants des résidents». Dimanche dernier, une réunion a regroupé le Camra avec les représentants des deux ministères de tutelle (Santé et Enseignement supérieur), en présence du président de la conférence nationale des doyens des facultés de médecine. Lors de cette réunion avec les délégués des médecins résidents, les deux ministères se sont engagés à réviser le statut particulier, devant être promulgué avant la fin juin 2011, revoir le régime indemnitaire, majorer les primes, instaurer des mesures incitatives pour l'exercice en zones enclavées ou dans le Sud, ainsi que de procéder à une réforme pédagogique. Concernant le service civil, dont la suppression est l'une des principales revendications des résidents, le ministre de la Santé s'est contenté d'annoncer la mise en place d'une commission de réflexion à ce sujet. Les résidents et les étudiants en médecine, chirurgie dentaire et pharmacie ont observé, lundi puis mercredi dernier, deux rassemblements de protestation respectivement à l'hôpital Maillot de Bab El-Oued et au CHU Mustapha Pacha à Alger. Ils exigent «la satisfaction effective de toutes leurs revendications». Les résidents réclament l'annulation des lois et décrets relatifs au service civil, la révision du statut du médecin résident, la rémunération des médecins résidents et la révision de la prime de garde. Face à ces doléances, le ministre s'est engagé pour la promulgation, fin juin, des décrets du statut particulier et du régime indemnitaire qui consacrera une augmentation du présalaire de 70% à 110%. Le ministre s'est aussi engagé à indexer le régime indemnitaire des résidents sur celui des spécialistes et a promis de valoriser, entre autres, la prime de contagion et l'indemnité de garde. Le ministre avait également appelé les résidents à siéger dans une commission qui sera mise en place et qui sera composée des représentants des ministères de la Santé, de l'Enseignement supérieur, des Finances et de la direction de la fonction publique. Ces engagements de la tutelle sont intervenus au lendemain de la mise en garde lancée par les résidents de «démissionner collectivement» si leurs revendications «ne sont pas toutes satisfaites».