Les médecins résidents, c'est-à-dire en spécialisation, ont entamé plusieurs jours de grève depuis le 7 mars, avant de décider de passer aux choses sérieuses, le 28 mars, en répondant massivement au mot d'ordre de grève illimité auquel a appelé le Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra). Les résidents ont décidé de maintenir cette grève jusqu'à ce que le ministère de tutelle prenne en charge leurs revendications socioprofessionnelles «par écrit et de manière officielle». Ces médecins, au nombre de 8 000, ont soulevé une liste de revendications liées à leur situation socioprofessionnelle. Ils réclament la suppression du service civil, qui les oblige en fin d'études à exercer pendant deux à quatre ans dans les zones reculées du pays. Selon eux, ce service civil «a montré ses limites et son inefficacité». «Si vous envoyez un praticien exercer au Sud durant une année, vous le poussez à avoir pour seul souci de terminer cette période pour revenir au Nord», a expliqué un porte-parole du collectif. Dans ce sens, ils proposent un plan de carrière avec des motivations et des avantages pour encourager le praticien à s'installer au Sud. Les résidents demandent également l'ouverture de postes budgétaires dans toutes les wilayas du pays. L'autre revendication de ces jeunes médecins est liée au service national. Ils terminent leurs études à un âge avancé et aspirent à travailler pour se créer une situation financière et sociale favorable et décente. C'est pourquoi, ils revendiquent leur droit à une dispense à partir d'un certain âge. Enfin, les résidents demandent la révision de leur statut. Ainsi, ils revendiquent la réévaluation de la rémunération mensuelle au motif de la lourde charge de travail du médecin résident. En outre, il est nécessaire, estiment-ils, d'octroyer au résident le droit de toucher des indemnités en rapport avec son statut de praticien en formation spécialisée. Ainsi, ils réclament, entre autres, la révision de la prime de garde à hauteur de 4 000 DA (au lieu de 690 DA) avec une majoration pour les week-ends et les jours fériés, à hauteur de 1 000 DA.