La Palme d'or du 64e festival de Cannes a été décernée, hier soir, dimanche, à L'Arbre de Vie de l'Américain Terrence Malick, un requiem attachant pour un enfant défunt et ode symphonique à la vie sur Terre, mêle destin familial et genèse de l'univers. L'actrice américaine Kirsten Dunst a reçu le prix d'interprétation féminine pour son rôle de dépressive dans Melancholia du Danois Lars Von Trier qui a créé la polémique pendant le festival pour des propos déplacés sur Hitler en conférence de presse. Le comédien français Jean Dujardin incarne, dans The Artist de Michel Hazanivicius, film muet et en noir et blanc, une star du cinéma muet au crépuscule de sa carrière alors qu'une jeune étoile du parlant (Bérénice Béjo) prend son essor. Le Prix du jury, remis par l'actrice Chiara Mastroianni, est allé à la jeune réalisatrice et actrice française Maïwenn pour Polisse, son troisième long métrage qui suit le quotidien d'une dizaine de policiers de la Brigade de Protection des mineurs. Le film turc Once upon in Anatolia de Nuri Bilge Ceylan et Le gamin au vélo des frères belges Jean-Pierre et Luc Dardenne, déjà deux fois Palme d'or, ont reçu le Grand Prix ex aequo. Le Prix de la mise en scène a été attribué au réalisateur danois Nicolas Winding Refn pour Drive, polar conduit à 100 à l'heure dans les rues de Los Angeles avec le Canadien Ryan Gosling. Quant au prix du scénario, il est revenu à l'Israélien Joseph Cedar pour Footnote, alors que Las acacias de l'Argentin Pablo Giorgelli a reçu le prix de la Caméra d'or. La palme d'or du court métrage est revenue à Cross Country de l'Ukrainienne Maryna Vroda. Et enfin, Maillot de bain 46 du Belge Wannes Destoop a remporté le prix Mention spéciale. Parmi les grands perdants de ce festival, qui a bénéficié d'une météo idyllique, l'Espagnol Pedro Almodovar : présent pour la quatrième fois en compétition, il est reparti les mains vides sans convaincre avec son thriller chirurgical La Piel que habito. Déception aussi pour le Finlandais Aki Kaurismäki, dont Le Havre, drame social tendre autour d'un jeune clandestin africain, a fait sensation. Ou pour This must be the Place de l'Italien Paolo Sorrentino, avec un Sean Penn taillé dans l'or.