Aucune décision n'a encore été prise par les pouvoirs publics concernant l'agrément de nouveaux partis politiques. Tout dépend des dispositions de la nouvelle loi qui devra être adoptée prochainement. «Si la loi est ouverte, il y aura de la place pour tout le monde et s'il y a des conditions restrictives, il y aura des restrictions», a indiqué, hier, le ministre de l'Intérieur. Y aura-t-il de nouveaux partis politiques agréés ? Les réformes annoncées récemment par le président de la République conduiront-elles à un élargissement du nombre des partis ? Ce sont autant de questions qui restent posées. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Dahou Ould Kablia, a apporté, hier, une réponse, bien que partielle, à cette préoccupation. Il a, en effet, indiqué que les dossiers de nouveaux partis seront examinés en fonction des dispositions de la nouvelle loi sur les partis politiques, qui sera adoptée en principe en 2011. «Les dossiers des partis (politiques) à créer seront examinés en fonction des dispositions de la loi qui sera adoptée», a-t-il déclaré en marge de la séance plénière du Conseil de la nation consacrée à l'adoption du code communal. Affirmant qu'il y avait des «intentions de dépôt de dossiers», ainsi que des demandes d'informations sur ce sujet, il a estimé qu'il «n'est pas possible de faire des jugements à l'avance, car tout dépendra du vote du Parlement». Tout est donc tributaire du contenu de la nouvelle loi. Et le ministre ne peut rien avancer pour le moment. «On ne peut pas préjuger sur ce que va être cette loi sur les partis. Si elle apporte des conditions libérales, il y aura de la place pour tout le monde. Et s'il y a des conditions restrictives, il y aura des restrictions», a-t-il affirmé. Le ministre a apporté des précisions concernant ses récentes déclarations, estimant que la presse «a mal interprété ses propos». Il a souligné n'avoir pas dit qu'il y aurait de nouveaux partis en automne prochain. Par ailleurs, il a estimé que «rien n'empêche les partis non agréés de se préparer pour se présenter éventuellement aux prochaines élections». Il est, toutefois, évident qu'un parti non agréé ne peut s'aventurer à se lancer dans des préparatifs à des échéances où rien ne garantit sa participation. Cette attitude n'émane-t-elle pas d'une conviction du ministre quant à l'éventualité de donner des agréments pour ces partis ? Interrogé sur le nombre de demandes d'agréments des partis, M. Ould Kablia s'est contenté d'une réponse vague. «Il y a des dossiers déposés, il y a des demandes d'information et il y a également des intentions de déposer des dossiers d'agréments», a-t-il affirmé à cet effet. Le 16 avril dernier, le même ministre avait indiqué que son département avait enregistré 42 demandes d'agrément et «pas seulement celles émanant de cinq ou six personnalités connues et dont on parle le plus». Les partis ayant déposé des demandes d'agrément dénoncent une «attitude arbitraire du ministère de l'Intérieur qui ne leur a même pas fourni de récépissés de dépôt de dossiers».