Résumé de la 49e partie n Partout où il va, le prince Ali, vêtu de haillons et une panse sur la tête, se fait huer. Il parvient, grâce à la sollicitude de la reine, à obtenir un travail au palais. On le recrute donc. Il s'occupe des bêtes de somme et dort avec elles, sur la paille. Quand il a faim, il va demander des restes à la cuisine. — avez-vous quelque chose à manger ? On le regarde avec répugnance. — n'approche pas ! — j'ai faim ! On lui jette des quignons de pain ou des os. — va les manger ailleurs ! Il regarde le pain et l'os. — c'est tout ce que vous me donnez ? On le houspille. — si tu penses valoir mieux que ça, va-t-en ! Alors, il baisse les yeux et prend ce qu'on lui donne. Un chien aurait été mieux traité que lui ! Le jeune prince, devenu Ali Boudouara, souffre de sa condition : mais il ne se plaint pas, il doit passer ses sept années de malheur… Il est le premier à se lever et le dernier à se coucher. Le soir, en dépit de la fatigue, il ne parvient pas à s'endormir. — combien me reste-t-il de jours et de nuits à passer ? Il compte et recompte… — encore six années, encore six… !! Parfois, la nuit, quand tout le monde dort, il quitte son écurie et va se promener dans les jardins. Il est gêné par l'odeur des chevaux ainsi que par celle de la panse d'agneau qu'il porte sur la tête. — ah, qu'il fait bon de respirer l'air pur ! Il regarde les arbres et les fleurs et surtout lève les yeux. C'est là, en effet, que se trouve le pavillon des filles du roi. Les jeunes filles, qui sont sept, ont chacune leur chambre individuelle ainsi qu'un balcon qui donne sur le jardin. A chaque fois, il voit l'une des princesse, sortir prendre le frais. Il se perd dans sa contemplation. — comme elle est belle, murmure-t-il, à chaque fois. Les princesses sont, en effet, très belles, mais c'est la plus jeune qui fait battre son cœur. Il en est éperdument épris. — elle est encore plus belle que les autres ! Et il murmure, rêveur : — c'est la femme qu'il me faut ! Jusqu'ici, il n'a pas pensé à se marier, mais cette fille lui plaît comme jamais aucune fille ne lui a plu. Il se regarde : ces haillons, cette panse et ces boyaux qui recouvrent sa tête, cette puanteur qui se dégage de lui… — non, non, elle n'est pas pour moi ! Du moins, elle n'est pas pour Ali Boudouara… Mais va-t-elle attendre qu'il retrouve sa condition de prince, riche et très beau ? Hélas, il ne peut même pas lui dire qui il est, ni le destin qui le poursuit… A suivre K. Noubi