Le bilan d'une rixe entre prisonniers d'une maison d'arrêt de l'Etat du Miranda, dans le nord du pays, s'est élevé à au moins 19 détenus tués, a annoncé, hier, le ministre de l'Intérieur et de la Justice. «Une situation regrettable s'est produite dimanche à El Rodeo, au cours de laquelle 19 détenus ont perdu la vie et une vingtaine d'autres ont été blessés», a déclaré le ministre. C'est l'incident le plus violent de ce type dans une prison du Venezuela depuis 1999, lorsqu'un affrontement entre détenus et gardiens avait coûté la vie à 27 prisonniers. Le ministre n'a pas précisé si les autorités avaient réussi à rétablir l'ordre à l'intérieur de l'établissement, devant lequel des dizaines de familles attendaient des nouvelles de leurs proches incarcérés. Selon le directeur de l'Observatoire vénézuélien des prisons, plus de 3 600 prisonniers sont entassés à l'intérieur d'El Rodeo, soit plus de quatre fois sa capacité théorique (750 détenus). Selon lui, ce sont les prisonniers et non l'Etat qui font la loi dans les prisons surpeuplées du Venezuela, où sont incarcérés quelque 44 500 détenus, pour une capacité théorique de 15 000 personnes, d'après les ONG. Chaque année au Venezuela, un des pays les plus violents des Amériques, environ 300 détenus meurent en prison en raison de la violence et des mauvaises conditions d'emprisonnement, selon les organisations de défense des droits de l'homme.