Au moins 81 détenus ont péri et 14 ont été grièvement blessés, dans la nuit de mardi à mercredi au cours d'un incendie provoqué par une rixe dans une prison surpeuplée et mal surveillée de Santiago. Une bagarre entre les détenus est à l'origine de ce grand incendie, selon les autorités. La catastrophe dans la prison San Miguel accueillant environ 1 900 personnes, soit 1 000 de plus que sa capacité, est «sans doute la plus grave de l'histoire carcérale du Chili», selon le ministre de la Santé. Aux abords de la prison, des centaines de proches de détenus se sont rassemblés tôt hier mercredi, jour férié au Chili et de visites. Certains en larmes, d'autres criant leur colère, ils tentaient en vain d'obtenir des nouvelles. Outre les détenus, trois policiers et un pompier ont été blessés. Plus de 200 prisonniers ont pu être évacués de l'aile incendiée. «C'est une tragédie immense et douloureuse (...) dont nous devons tirer les leçons. Nous ne pouvons continuer à avoir un système carcéral inhumain», a déclaré le président Pinera. L'identification des corps, pour beaucoup calcinés, progressait lentement. «C'est lamentable, mais c'est la vérité : cinq personnes pour garder plus de 1 900 détenus», a dénoncé le président du syndicat des fonctionnaires pénitentiaires, affirmant que ces gardiens avaient sauvé plus de soixante détenus.