Course La présidentielle ne concerne pas seulement les six prétendants, mais toute une armée de «supporteurs» motivés chacun par des raisons propres. Alger connaît une ambiance particulière depuis le début de la campagne électorale. En effet partout où l?on va, il y a forcément au moins un indice pour rappeler que nous vivons un moment unique : des affiches à l?effigie des prétendants pour la magistrature suprême se disputent le moindre pan des murs de la capitale. Ainsi, les posters sont collés un peu partout dans les quartiers. Des panneaux ont été, bien sûr, conçus à cet effet, mais les colleurs d?affiches ne se plient pas à la règle. C?est à qui marquera le plus les esprits. De ce fait, un patchwork de posters couvre les murs de la ville lui donnant un air de carnaval. Cet aspect nouveau et éphémère n?est que l??uvre de jeunes chômeurs recrutés pour une poignée de dinars. Une échelle, un pot de colle et une masse de posters, ils sillonnent la ville la nuit pour ne pas attirer les regards. Tranquilles et discrets, ils font leur travail tout en souhaitant avoir misé sur le bon cheval. Conscients de l?importance de leur mission, ils espèrent que leur candidat, une fois à El-Mouradia, ne les oubliera pas. Au petit matin, les Algérois se rendent compte que le décor a, encore une fois, changé. Bouteflika est plus présent sur ce mur que sur celui d?en face. A 20 m, c?est Benflis qui vous accompagnera jusqu'à la prochaine intersection pour laisser Djaballah vous promettre des lendemains meilleurs le temps de trois affiches. Idem pour les Louisa Hanoune, Rebaïne et Sadi. Ainsi, tous les quartiers d?Alger sont à l?heure de la présidentielle. Cela grâce à une armée de soldats. La commune de Raïs Hamidou (ex-Pointe Pescade) est l?illustration parfaite de cette situation. Au 36, rue Hamid-Kebladj, se trouve la permanence du comité de soutien au président- candidat à pied d??uvre depuis le premier jour de la campagne. «Nous tentons de rallier à la cause de notre candidat le maximum d?électeurs», dira le coordinateur du comité, Karim Goussem, tout en se vantant des 900 cartes d?adhérents délivrés depuis l?ouverture du bureau. Juste à côté, à la place Saïd-Hamdine, se trouve le bureau de permanence dédié au candidat Benflis. Même enthousiasme. Son coordinateur, fier des 200 cartes délivrées, affirme que l?affluence va en s?accroissant quotidiennement. Il est vrai que ces deux candidats sont les plus en vue dans cette commune qui, à l?image de toute la ville, bouillonne en attendant les meetings de clôture qui se feront à Alger, où une grande bataille s?annonce.