Menace n S'ils continuent de rechercher une reconnaissance de l'Etat palestinien à l'ONU, les Palestiniens encourent les sanctions américaines. Le texte approuvé à l'unanimité réaffirme le soutien indéfectible des Etats-Unis à Israël. Il exprime une «opposition forte» à tout effort des Palestiniens auprès des Nations unies visant à obtenir en septembre prochain une reconnaissance de leur Etat devant l'organisation internationale, en dehors de toute négociation avec Israël. La Chambre des représentants pourrait voter le même type de résolution. Les Palestiniens pour leur part sont déterminés à réclamer le statut de membre à part entière pour leur Etat à l'ONU en septembre, prochain, comme l'a affirmé dimanche dernier le président Mahmoud Abbas. Les Etats-Unis et plusieurs pays européens, comme l'Allemagne et l'Italie, alliées d'Israël, sont opposés à une telle démarche. D'autres, comme la France et l'Espagne, gardent cette option ouverte, ayant laissé entendre qu'ils pourraient éventuellement reconnaître un Etat palestinien. La communauté internationale veut croire à la reprise du processus de paix, au point mort depuis septembre 2010, et exerce une certaine pression sur les Palestiniens et les Israéliens, mais jusqu'à présent en vain. Selon un sondage réalisé en commun par l'Université hébraïque de Jérusalem et le Palestinian Center for Policy and Survey Research (PSR) et dont les résultats, deux Palestiniens sur trois appuient la démarche de leurs dirigeants pour obtenir la reconnaissance de la Palestine à l'ONU, et une large majorité, soit 61% s'oppose à une reprise des négociations avec Israël. 65% des Palestiniens interrogés «pensent qu'ils faut aller à l'ONU en septembre pour obtenir la reconnaissance de leur Etat», souligne l'enquête. Une proportion identique d'Israéliens s'attend à ce que les Palestiniens réclament la reconnaissance de leur Etat, dans les frontières de 1967, lors de la prochaine session de l'Assemblée générale des Nations unies, malgré l'opposition d'Israël et de l'administration Obama. En outre, six Palestiniens sur dix (61%) sont défavorables à une reprise des pourparlers de paix avec le gouvernement israélien, alors que 60% des Israéliens sont persuadés que les Palestiniens ne retourneront pas à la table des négociations. Ce sondage a été réalisé auprès de 1 196 Palestiniens et 604 Israéliens. S'exprimant mardi dernier devant les dirigeants d'une organisation semi-gouvernementale, le Premier ministre israélien a déclaré qu'il s'attendait à ce que la requête palestinienne à l'ONU obtienne le soutien de la majorité des pays membres, mais il a averti qu'elle ne serait pas garante de paix. «Je n'ai pas grand espoir en ce qui concerne notre capacité à réellement remporter un vote à l'Assemblée générale», a-t-il concédé. De son côté, le président palestinien Mahmoud Abbas a officiellement confirmé dimanche dernier que les Palestiniens étaient déterminés à réclamer le statut de membre à part entière à l'ONU pour leur Etat, sur la base des lignes de juin 1967 (soit la Cisjordanie, la bande de Gaza et Jérusalem-Est). Ils espèrent à cette fin recueillir la majorité des deux tiers des 192 Etats membres de l'Assemblée générale.