A l'approche d'un important rendez-vous électoral, engageant finalement l'avenir de la nation, les choses sont encore loin d'être claires pour le commun des mortels. Certes, l'entrée en lice du président-candidat semble acquise mais quid des autres grosses cylindrées de la vie partisane? Comme dans la théorie des dominos, les dirigeants des partis dits démocratiques ont tôt fait d'abattre leur carte en annonçant leur non-participation. Une position que chacun édulcore en joignant au refus une explication. Seule Louisa Hanoune du PT semble partante. Du côté des islamistes, c'est également la même «diversion» qui règne. Le MSP, membre de la coalition présidentielle, affirme qu'il mènera campagne pour le président-candidat. Abdallah Djaballah, qui semble avoir eu des contacts avec Belkhadem, aurait exigé plus que ce que ce dernier pouvait lui offrir, et devant ce refus, se déclare «non intéressé» par ce scrutin. Il reste que, malgré l'absence des grosses pointures politiques, les candidats se pressent au portillon. Ils étaient, jusque-là, 18 candidats. Certes, mis à part deux ou trois qui sont peu ou prou connus du large public, le reste va devoir réellement se mouiller la chemise. Mais l'essentiel est l'électeur. Quid de la prochaine participation électorale? Ainsi dans la wilaya de Tizi Ouzou, les citoyens évoquent rarement le sujet. Il est vrai que la campagne électorale est encore relativement loin, mais dans cette région, naguère «surpolitisée», on avait l'habitude d'assister à une fièvre pré-électorale avant l'heure. Aujourd'hui, et mis à part quelques rencontres anodines, la planète partisane observe presque un black-out. Les citoyens approchés, aussi bien en ville que dans les villages, disent avoir «d'autres priorités». Les plus âgés observent un wait and see. Certains parmi eux, qui arrivent à s'expliquer sur cette position d'attente et en dehors des militants et sympathisants des forces partisanes ayant choisi le boycott, nous disent que «le moment n'est pas encore venu pour s'exprimer. Il faut laisser le temps au temps et attendre que les choses se mettent en place!» En attendant, Tizi Ouzou donne l'impression de scruter les horizons.