Stand-by n Le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales n'a, pour l'instant, pris aucune décision concernant l'agrément ou le rejet des dossiers de création de nouveaux partis politiques. La révision de la loi électorale annoncée par le président de la République n'a pas encore été accomplie. Et dans l'attente de la nouvelle loi, les dossiers ne peuvent, bien évidemment, pas être étudiés. «Aucun rejet officiel n'a été notifié aux représentants des partis concernés qui, apparemment, ont déposé des dossiers incomplets», a indiqué jeudi Dahou Ould Kablia, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, à l'occasion de la séance des questions orales à l'Assemblée populaire nationale (APN). Il a fait savoir, à cet effet, que la révision de la loi sur les partis politiques, a «accusé un retard, ce qui a entravé l'octroi de nouveaux agréments». Pour remédier à cette situation, le ministère a procédé à l'«élaboration de deux projets de loi qui viennent en remplacement des lois 31-90 et 09-97». Les deux textes font actuellement l'objet de concertation entre les institutions officielles et la société civile pour enrichissement, a précisé le ministre. Plusieurs personnalités nationales ayant déposé des dossiers de création de partis politiques ont, à maintes reprises, dénoncé l'attitude du ministère de l'Intérieur qui a décidé de laisser tous les dossiers en instance, alors que, argumentent-ils, le premier magistrat du pays avait appelé à une plus grande ouverture du champ politique. L'actuelle loi sur les partis «a généré des lacunes», a encore affirmé M. Ould Kablia. «Si les textes de la présente loi étaient appliqués tel quel, 50% des activités des partis agréés seraient gelées pour non-respect de leurs règlements intérieurs», a-t-il ajouté. Plusieurs partis, a-t-il dit, «n'ont pas tenu d'assemblées depuis plusieurs années, alors que leurs règlements intérieurs mentionnent l'obligation de les tenir périodiquement tous les 4 ans». Il est à rappeler que la loi de 1990 a amené à la création de 57 formations politiques, mais une trentaine de partis se sont auto-dissous en raison de leur incapacité de figurer «sérieusement» sur la scène politique nationale. Hormis le Front national algérien (FNA), agréé en 1999, aucune autre formation politique n'a pu obtenir l'aval du ministère de l'Intérieur depuis. S'agissant des associations, M. Ould Kablia a indiqué que leur nombre est estimé à 91 608 dont 4 588 recensées en 2010. La définition des objectifs est une «condition sine qua non» à la création de toute association, a-t-il tenu à rappeler. Cependant, plusieurs associations «transmettent des dossiers incomplets, non-conformes à la loi et par voie postale, ce qui est illégal», a martelé le ministre. «Des noms de personnes sont introduits dans les listes des fondateurs sans leur consentement et sans avoir contribué à la création de l'association», a-t-il dénoncé.