C'est ainsi que la troupe des espions arabes arrive dans le village de Dihiya. Une représentation est aussitôt donnée et le père de Dihiya est du nombre des spectateurs. La charmeuse le couvre du regard, lui lance même des œillades et le Berbère est près de succomber. «Viens, viens, semblent lui dire les yeux de l'homme, tu connaîtras auprès de moi le plus grand des bonheur !» L'homme sourit béatement et instinctivement tend la main…La femme est prête à la prendre… «Arrête !» crie une voix. C'est Dihiya qui vient de surgir. «Qu'est-ce qui te prend ?»,demande son père irrité. Les autres hommes qui, eux aussi, étaient sur le point de succomber, sont furieux. Ils s'écrient, à leur tour : «Qu'est-ce qui lui prend ?» Dihiya désigne la danseuse : «Cette femme, dit-elle, est une espionne. Elle a été envoyée par le chef des Arabes pour connaître nos positions, le nombre de nos guerriers, notre système de défense, elle a déjà collecté un certain nombre d'informations et elle va les transmettre à ses chefs !…» Le père est surpris. «Mais dans quel but tout cela ? - Les Arabes sont revenus, dans l'espoir de nous envahir !» Elle a parlé suffisamment fort pour que les Berbères présents à la fête l'entendent. «Elle a raison, dit l'un d'eux, Dihiya sait prédire l'avenir.»