L'affaire DSK a eu au moins cet immense mérite d'avoir mis à nu un certain nombre de comportements non seulement de la classe politique, mais de toute la société française en général. Les langues à Paris comme en province se sont brusquement libérées du silence auquel elles étaient réduites par soumission à des convenances ou par peur du scandale. Nous apprenons par exemple à travers les propres médias de l'Hexagone que DSK a déjà eu le même appétit sexuel à l'endroit d'une journaliste, Mlle Banon, venue un jour l'interviewer. L'affaire date de quelques années. La rédactrice en chef qui connaissait apparemment le personnage lui aurait même conseillé de se faire accompagner par un collègue. La consœur aurait, semble-t-il, refusé, étant sûre que rien ne pouvait lui arriver. Une fois sur les lieux, elle a failli être violée n'était sa résistance physique aux assauts de DSK. Elle le racontera plus tard sur une chaîne privée, Canal plus, et personne à l'époque n'y avait prêté la moindre attention. C'est sa mère, un cadre au pas, qui étouffera l'affaire. Mieux, Mlle Banon refuse toujours de porter plainte contre DSK, et encore aujourd'hui pour éviter de l'enfoncer davantage. Nous apprenons également par la bouche de Luc Ferry, ancien ministre de l'Education nationale, qu'un autre ministre de la République dont il refuse de citer le nom était mouillé jusqu'au cou dans une sombre affaire de pédophilie au Maroc, plus précisément à Marrakech. Pour en avoir le cœur net, une équipe de la télévision française s'est rendue récemment dans cette ville pour y réaliser une enquête discrète en caméra cachée. Le reportage qui sera diffusé dans les prochaines semaines confirme au moins une chose. Marrakech est bel et bien devenu une plaque tournante du tourisme sexuel en Méditerranée. Et lorsqu'on sait que 7 touristes sur 10 qui la visitent sont des Français, tout s'explique et tout se confirme finalement. Mais il faut croire que l'ex-patron du FMI a ouvert sans le vouloir la boîte de Pandore dans son pays. Fortes de l'exemple américain et de sa justice qui ne fait pas dans la dentelle, deux secrétaires de mairie, à cinquante kilomètres de Paris, ont décidé d'accuser publiquement leur maire d'attouchements sexuels. Or ce cadre qui vient brusquement de sortir de l'ombre n'est autre que le secrétaire d'Etat à la Fonction publique M. Tron. A quelques mois de la campagne présidentielle, Sarkozy qui est déjà au plus bas dans les sondages, n'avait vraiment pas besoin de traîner pareille casserole. Pour ne pas être en porte-à-faux avec son parti, l'UMP, M. Tron a démissionné de son poste non sans diviser sa municipalité en attendant que le bureau de l'Assemblée nationale ne lui retire son immunité parlementaire, ce qui ne saurait tarder. Curieusement, toutes les affaires de harcèlement sexuel enfouies jusque-là au fond de quelques dossiers d'associations féministes, resurgissent une à une aujourd'hui comme par miracle. Certains responsables ne doivent pas dormir tranquille !