Résumé de la 47e partie n Pour Poirot, il n'y a pas eu effraction parce que Mrs Inglethorp n'a pas verrouillé la porte de sa chambre. Et, pour envisager encore un autre aspect de l'affaire, que faites-vous de la bribe de conversation que vous avez surprise entre Mrs Cavendish et sa belle-mère ? — Je n'y songeais plus, dis-je pensivement. Cela demeure toujours aussi énigmatique. Il semble incroyable qu'une femme comme Mrs Cavendish, qui est orgueilleuse et réticente au dernier degré, intervienne aussi violemment dans ce qui ne la regardait certainement pas. — Précisément. C'est très surprenant de la part d'une femme de son éducation. — C'est certainement curieux, dis-je, mais sans importance et n'a pas à être pris en considération. Poirot poussa un gémissement. — Mais que vous ai-je toujours dit ? II faut tout prendre en considération. Si le fait ne s'adapte pas à la théorie, alors abandonnez la théorie. — Eh bien, nous verrons, répliquai-je un peu froissé. — Oui, nous verrons. Nous étions parvenus à Leastways Cottage, et Poirot me fit monter jusque dans sa chambre. Il m'offrit une de ces minuscules cigarettes russes qu'il fumait parfois. Je remarquai avec amusement qu'il prit soin de placer les bouts d'allumettes dans un petit pot en porcelaine. Mon agacement passager disparut aussitôt. Poirot avait placé nos deux chaises devant la fenêtre ouverte qui commandait toute la rue du village. L'air entrait chaud et agréable Il allait faire une journée accablante. Tout à coup, mon attention fut attirée par un jeune efflanqué qui descendait la rue à toute allure. L'expression de son visage était extraordinaire : on y lisait un mélange de terreur et d'agitation. — Regardez, Poirot ! dis-je. Il se pencha en avant. — Tiens ! dit-il. C'est Mr Mace, le préparateur du pharmacien. Il vient chez nous. Le jeune homme s'arrêta devant Leastways Cottage, et, après avoir hésité un instant, il frappa vigoureusement à la porte. — Un petit instant, lui cria Poirot de la fenêtre je viens ! Me faisant signe de le suivre, il descendit et ouvrit la porte. Mr Mace se mit aussitôt à parler fébrilement. — Monsieur Poirot, je regrette de vous déranger, mais on me dit que vous revenez à l'instant de Styles Court ? — En effet. Le jeune homme avait les lèvres sèches. Son visage était tiraillé de tics convulsifs. — Tout le village ne parle que de la mort soudaine de cette pauvre vieille Mrs Inglethorp. On va même jusqu'à dire (et il baissa prudemment la voix) qu'il s'agit d'un empoisonnement. Le visage de Poirot demeura tout à fait impassible. — Seuls les docteurs pourront nous dire cela, monsieur Mace. (A suivre...)