Résumé de la 48e partie n Mr Mace vient chez Poirot pour lui parler de l'empoisonnement de Mrs Inglethorp... — Oui... bien entendu. Le jeune homme hésita, mais son agitation l'emporta. Il saisit Poirot par le bras et sa voix ne fut plus qu'un murmure : — Dites-moi simplement ceci, monsieur Poirot... Ce n'est pas... Ce n'est pas de la strychnine, n'est-ce pas ? Je perçus à peine la réponse de Poirot. Sans doute, était-elle assez vague. Le jeune homme partit et comme il refermait la porte derrière lui, le regard de Poirot rencontra le mien. — Oui, dit-il, en hochant la tête gravement. Il lui faudra venir témoigner à l'enquête. Nous remontâmes lentement. J'allais parler lorsque Poirot m'arrêta d'un geste. — Pas maintenant ! Pas maintenant ! mon ami. J'ai besoin de réfléchir. Mes idées sont dans un grand désordre, ce qui est regrettable... Il demeura assis dans un silence complet, pendant environ dix minutes, immobile, avec, par instants, des tics nerveux assez expressifs de ses sourcils, et pendant ce temps ses yeux devenaient de plus en plus verts. Enfin, il poussa un profond soupir. — Ça va. Le mauvais moment est passé, Maintenant, tout est arrangé et classé. On ne doit jamais tolérer la confusion. Le cas est encore loin d'être clair. Car il est d'une complication peu ordinaire. Il m'intrigue, moi, Hercule Poirot ! Il y a deux faits extrêmement significatifs. — Lesquels ? — Le premier est le temps qu'il faisait hier. Cela est d'une haute importance. — Mais il faisait une journée radieuse ! m'écriai-je. Décidément, Poirot, vous vous moquez de moi ! — Nullement. Le thermomètre marquait 26° à l'ombre. N'oubliez pas cela, mon ami. C'est la clef de toute l'énigme. — Quel est le deuxième point ? dis-je. — C'est que les vêtements de Mr Inglethorp sont assez bizarres, qu'il a une barbe noire et porte des lunettes. — Poirot, je ne puis pas croire que vous parlez sérieusement ! — Je suis absolument sérieux, mon ami. — Mais c'est enfantin. Non, c'est extrêmement grave... Et à supposer que les jurés du coroner rendent un verdict d'assassinat avec préméditation contre Alfred Inglethorp ? Que deviennent alors vos théories ? — Elles ne seraient point ébranlées simplement parce que douze hommes stupides se seraient trompés. Mais cela n'arrivera pas. Premièrement, un jury campagnard n'a guère envie d'assumer pareille responsabilité, et Mr Inglethorp occupe en fait la situation de châtelain du pays. Et ensuite, ajouta-t-il tranquillement, je ne le permettrais pas. — Vous ne le permettriez pas ? — Non. Je dévisageai ce petit homme extraordinaire, partagé entre l'irritation et l'amusement. Il était si étonnamment sûr de lui. Et il hocha doucement la tête, comme s'il lisait mes pensées. — Mais oui, mon ami, je ferai ce que je dis. (A suivre...)