Le veto américain à l'ONU conforte le programme israélien d'assassinat du président Arafat. Il était beaucoup attendu du «parrain» américain dans le processus du plan de paix, dit de la «feuille de route», dans la perspective qu'il fasse usage de son poids politique de manière équilibrée afin d'amener les belligérants israéliens et palestiniens à composer. Or, encore une fois Washington, par veto interposé, a montré qu'il épouse totalement, voire fait sienne, la vison israélienne de la paix au Proche-Orient. La super-puissance américaine justifie son veto en arguant du fait que le projet de résolution arabe serait «déséquilibré», quand l'administration Bush soutient, sans nuance, Israël qui, quotidiennement dynamite des maisons palestiniennes, détruit les infrastructures des institutions palestiniennes, Tel-Aviv donnant même une dimension politique aux assassinats ciblés des dirigeants palestiniens. Après les dizaines de chefs politiques et militaires palestiniens assassinés ces derniers mois, Israël programme le plus officiellement du monde l'assassinat du leader palestinien, Yasser Arafat. Il était à tout le moins attendu à ce que les Etats-Unis condamnent clairement ces pratiques et indiquent à leur protégé israélien une ligne rouge à ne pas dépasser. Or, non seulement cela n'a pas été le cas, mais Washington emboîte le pas aux Israéliens assimilant l'ensemble de la résistance palestinienne au terrorisme. Le président américain, George W Bush, a affirmé jeudi, dans une déclaration, que «M Arafat a échoué en tant que dirigeant. Abbas, (ancien Premier ministre palestiniens) a vu son action sapée par l'ordre ancien et cela veut dire Arafat» Voilà le genre de déclaration qui aurait gagné en crédit si, dans le même temps, il englobait dans ses critiques le dirigeant israélien, Ariel Sharon, celui-là même qui fit échouer tous les processus de paix, qui fit obstacle à tous les efforts consentis pour rapprocher les communautés juive et arabe. Aveuglé par une haine incompréhensible, -à l'encontre du leader palestinien-, M.Bush semble n'avoir rien compris aux racines du contentieux proche-oriental lorsqu'il demande aux Palestiniens de se débarrasser du symbole de leur combat pour l'indépendance, quand interpellant les Palestiniens il déclare : «Les Palestiniens doivent comprendre que s'ils veulent la paix, ils doivent avoir une direction engagée à 100% pour combattre le terrorisme». Une déclaration grave à sens unique et un parti pris flagrant de la part de celui qui se veut le garant d'un processus de paix juste et équilibré dans l'intérêt des deux communautés, juive et arabe. Or, la vision américaine de la paix au Proche-Orient, calquée sur les positions extrémistes d'Israël, n'est ni juste ni équilibrée. Bien au contraire, de par leur veto, les Etats-Unis ont quasiment donné le feu vert aux Israéliens qui ont fait des assassinats ciblés un argument politique et des territoires palestiniens occupés un vaste champ de ruine. D'autre part, Washington en forçant la pression sur la seule partie palestinienne, en sus la partie la plus faible, indique clairement sa collusion avec l'irrédentisme israélien. En ce sens Yasser Arafat n'est pas l'obstacle à la paix comme le clament Israéliens et Américains, mais en vérité, le roc sur lequel se heurte Sharon qui veut imposer la «paix israélienne». Ce même Sharon qui en annonçant le «principe», de se débarrasser du président palestinien, tout en montrant sa vraie nature criminelle, ne fait en réalité que préparer l'opinion internationale à un assassinat en règle déjà programmé du seul homme qui empêche Sharon et ses sbires d'arriver à leurs fins et de faire main basse sur les territoires palestiniens. Israël, en fait, s'est attelé à une sorte de réédition des assassinats de masse de 1948 (cf: Deir Yassine, Kafr Kassem, notamment, lors desquels des centaines de Palestiniens ont été victimes des pogroms des organisations terroristes juives telles que l'Irgoun d'un certain Ariel Sharon, justement). Tout cela dans l'objectif affirmé de contraindre les Palestiniens, sous la menace de la nouvelle terreur, à quitter les territoires occupés, comme en 1948/1949, ils ont été forcés de quitter la Palestine. Les Palestiniens sont aujourd'hui encore les victimes de s de l'Etat israélien qui reprend les mêmes recettes qui permirent aux organisations terroristes juives de s'emparer de la Palestine. En apposant le veto des Etats-Unis, le président Bush a ainsi contribué à perpétuer le déni de droits dont sont victimes les Palestiniens. Cela d'autant plus que l'Assemblée générale de l'ONU a adopté, vendredi, à une écrasante majorité (133 pour, 4 contre 15 abstentions) le même texte, rejeté, mardi, par le Conseil de sécurité (veto américain), et exigeant qu'Israël renonce à déporter Yasser Arafat. Notons que les Etats-Unis et Israël (plus la Micronésie et les Iles Marshall) ont, sans surprise, voté contre, alors que les 15 pays de l'Union européenne, y compris la Grande-Bretagne alliée des USA en Irak, ont voté pour le projet présenté par les pays arabes. Certes, ce vote positif de l'Assemblée générale de l'ONU reste indicatif et ne change rien aux faits du moment que ses votes n'ont pas le même impact que ceux adoptés par le Conseil de sécurité. Toutefois cela confirme en revanche comment Israël et le lobby pro-israélien manipulent la puissance américaine dans l'objectif d'imposer à la communauté internationale la vision de la paix, et du règlement du conflit israélo-palestinien, tel que le veut l'Etat hébreu.