Il était une fois une belle princesse, enfermée dans un palais plein de richesse, qui se sentait si seule, si seule qu?elle passait de longues heures à regarder par la fenêtre. Que contemplait cette riche princesse si seule ? Princesse Jasmin observait dès le matin des pauvres gens qui se bousculaient dans un marché qu?on appelait «le souk du malin». Pour survivre, ces miséreux venaient là pour essayer d?y brader en vain le peu de choses qu?ils possédaient. Un jour, un étrange marchand portant un burnous blanc et un turban noir, vint étendre par terre une grosse toile de lin sur laquelle il répandait de drôles de grains : comme personne n?approchait de son étal, il se mit à crier : «Qui veut acheter des grains de chagrin! Qui veut acheter des grains de chagrin !» La princesse, intriguée, dépêcha sur l?heure, une de ses servantes pour lui en acquérir. Elle fit semer, sans plus tarder les graines rapportées, et copieusement les arrosa. Le lendemain matin, à sa grande surprise les semences s?étaient transformées en arbustes magnifiques qui portaient déjà de gros bourgeons. La princesse transportée de joie, les examinait encore avec amour, quand deux oiseaux l?un noir comme jais et l?autre blanc comme lait, jaillirent du firmament. En un instant ils saccagèrent ces extraordinaires plants. Pour les faire fuir, Jasmin leur jeta tout ce qui lui tombait sous la main ; de toutes ses forces, elle leur lança d?abord ses boucles d?oreilles en or. Comme par magie, les oiseaux prestes se saisirent, chacun, d?un anneau et, en un instant furent aspirés par la voûte céleste. Alors, la jeune fille s?écroula de douleur et de ranc?ur, pleura toute la nuit la mort de ses semis. Quelle ne fut sa surprise quand, le lendemain matin, aux premières lueurs du jour, elle s?aperçut que ses plantes s?étaient miraculeusement redressés et portaient une multitude de gros boutons qu?elle s?empressa aussitôt d?asperger d?eau. Jasmin avait encore son arrosoir à la main quand deux oiseaux, l?un noir comme jais et l?autre blanc comme lait, jaillirent du firmament. Pour les chasser, la princesse leur jeta tout ce qu?elle trouva même ses bagues en or à cabochon. Comme par magie, les oiseaux prestes se saisirent chacun d?un joyau et, en un instant, furent aspirés par la voûte céleste. Alors, la jeune fille s?écroula de douleur et, de ranc?ur, pleura toute la nuit la mort de ses plants. Immense fut sa joie, quand à son réveil elle découvrit que les boutons, si cruellement meurtris la veille, non seulement s?en étaient remis mais avaient même éclos donnant de délicates fleurettes au parfum enivrant. La princesse se délectait de ces couleurs et de ces senteurs enchanteresse, quand deux oiseaux, l?un noir comme jais et l?autre blanc comme lait, jaillirent du firmament. En un instant, ils saccagèrent cette fabuleuse plantation et son admirable éclosion. Pour les éloigner, elle ôta précipitamment ses lourds bracelets d?or finement ciselés en contre eux, avec colère, les lança. Comme par magie, les oiseaux se saisirent chacun d?un anneau et, en un instant, furent aspirés par la voûte céleste. Alors, la jeune fille s?écroula de douleur et, de ranc?ur, pleura toute la nuit la mort de ses petites fleurs. Mais à son réveil, elle découvrit que ses plantes s?étaient miraculeusement redressées et portaient à présent une splendide floraison qu?elle s?empressa aussitôt d?arroser. (à suivre...)