Résumé de la 29e partie n Annie intéresse Poirot quand elle lui dit avoir essuyé le sel répandu sur le plateau contenant le cacao de Mrs Inglethorp... Je suppose que j'aurais dû descendre le cacao et demander à la cuisinière d'en refaire du frais. Mais j'étais pressée, car Dorcas était sortie, et je me dis que le cacao devait être bon, et que le sel n'était tombé que sur le plateau. Mais je l'ai essuyé avec mon tablier et j'ai porté le plateau chez madame. Ce fut avec beaucoup de peine que je réprimai mon énervement. Sans le savoir, Annie venait de nous fournir un indice très important. Comme elle aurait été étonnée de savoir que son «gros sel de cuisine» était de la strychnine, un des poisons les plus violents qui soient connus. Je m'émerveillai du calme de Poirot. Sa maîtrise était surprenante. J'attendais la question suivante avec impatience, mais elle me déçut. — Lorsque vous êtes entrée chez Mrs Inglethorp, la porte menant à la chambre de Miss Cynthia était-elle verrouillée ? — Oh ! oui, monsieur. Elle l'était toujours. Elle n'a jamais été ouverte. — Et la porte donnant dans la chambre do Mr Inglethorp ? Avez-vous remarqué si elle était également verrouillée ? Annie hésita. — Je ne saurais le dire, monsieur. Elle était fermée, mais je ne puis affirmer si elle était verrouillée ou non. — Lorsque vous avez quitté la chambre de Mrs Inglethorp, a-t-elle ou non verrouillé la porte derrière vous ? — Non, monsieur, pas alors. Mais sans doute le fit-elle plus tard. Elle la fermait généralement à clef pour la nuit. Du moins la porte donnant sur le corridor. — Avez-vous remarqué une tache de bougie par terre, lorsque vous avez fait la chambre, hier ? — Une tache de bougie ? Oh ! non, monsieur ! Mrs Inglethorp n'avait pas de bougie, mais seulement une lampe de chevet. — Alors, vous croyez que vous auriez sûrement remarqué une grande tache de bougie sur le tapis ? — Oui, monsieur, et je l'aurais enlevée avec un morceau de papier buvard et un fer chaud. Alors, Poirot répéta cette question posée à Dorcas : — Votre maîtresse a-t-elle jamais eu une robe verte ? — Non, monsieur. — Ni un manteau, ni une cape, ni – comment appelez-vous cela ? – un manteau de sport ? — Pas vert, monsieur. — Et personne dans la maison ne possède un vêtement vert ? — Non, monsieur. — Vous en êtes certaine ? — Tout à fait. — Bien. C'est tout ce que je voulais. Merci beaucoup. Annie s'en fut avec un petit rire saccadé. Aussitôt mon énervement réprimé éclata. — Poirot, m'écriai-je, je vous félicite ! Voilà une grande découverte. — Laquelle, je vous prie ? — Mais que c'est le cacao et non le café qui a été empoisonné. Voilà qui explique tout. Naturellement, le poison n'a pas fait d'effet avant le matin, puisque le cacao ne fut absorbé qu'au milieu de la nuit. — Alors, Hastings, vous croyez que le cacao – notez bien ce que je dis – le cacao contenait de la strychnine ? (A suivre...)