Rendez-vous n C'est aujourd'hui que s'ouvrent les Journées du film algérien dans la capitale jordanienne, Amman. Cette manifestation de deux jours est organisée à l'initiative de l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC), en collaboration avec le ministère de la Culture, l'ambassade d'Algérie en Jordanie et l'Institut royal de films de Jordanie. Sont à l'affiche de ce rendez-vous des productions à grand succès, à savoir Hors-la-loi de Rachid Bouchareb, Mascarade de Lyès Salem, L'envers du miroir de Nadia Cherabi et Essaha de Dahmane Ouzid. Ainsi, avec ces long métrages, le public jordanien aura à découvrir la nouvelle vague du cinéma algérien. «Cette première édition des Journées du film algérien à Amman illustre, selon les organiseurs, le travail qu'effectue l'AARC dans la mise en avant de la culture algérienne en dehors de ses frontières», et de souligner : «Le but est de faire connaître le cinéma algérien aux Jordaniens», puisque les films retenus pour ces Journées n'ont pas été commercialisés en Jordanie, cela signifie qu'ils n'ont jamais été projetés dans les salles. Notons que les Journées du film algérien à Amman marqueront le début d'une collaboration et d'un partenariat entre l'Institut royal du film jordanien et l'AARC. Il s'agit là d'une nouvelle expérience de partenariat entre les deux institutions, à savoir l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel et l'Institut royal du film jordanien. «Ce sera une passerelle pour faire découvrir les deux cinémas. Les Algériens ne connaissent pas le cinéma jordanien et inversement, d'autant plus que la distribution du film arabe est très pauvre», tiennent à souligner les organisateurs. Notons encore que l'Algérie accueillera prochainement les Journées du film jordanien, et des ateliers auront également lieu. Parler du film algérien, c'est d'emblée évoquer sa place dans le paysage cinématographique arabe, c'est-à-dire quelle place occupe-t-il ? De l'avis des professionnels, à l'exemple de Djamel Hazourli, le cinéma algérien, en dépit de la faible production, et même s'il est absent dans les salles arabes, a une place de choix, puisqu'il se distingue, à coup sûr, par la qualité et le professionnalisme, vu les nombreuses distinctions remportées lors des festivals internationaux. Ce qui fait manifestement sa spécificité par rapport au cinéma du reste du monde arabe, ce sont bien sûr les thèmes sociaux traités et qui sont profonds. «Le cinéma algérien a le courage de soulever des sujets politiques et sociaux sensibles», s'accordent-ils unanimement à dire, et d'abonder : «L'audace du cinéma algérien dans le traitement des sujets lui confère du succès, non seulement en Algérie mais également dans les pays occidentaux». Le cinéma algérien – même si la production demeure épisodique – a pu néanmoins concrétiser des œuvres convaincantes, originales. En plus, pour pallier le déficit que connaît le long métrage, de jeunes cinéastes se livrent à la réalisation de courts métrages ou de documentaires. «Contrairement au long métrage, le documentaire et le court métrage algériens s'exportent bien», a estimé, de son côté, le cinéaste Salim Aggar. Salim Aggar, pour qui les aides financières et matérielles accordées par le ministère de la Culture et les autres instances du cinéma nationales doivent être suivies d'un renforcement des infrastructures cinématographiques, notamment par l'ouverture des salles de cinéma à travers le pays, pour permettre au public la découverte des œuvres réalisées, estime, en outre, que l'Algérie est en mesure de faire plus, de concrétiser d'importantes œuvres avec un langage cinématographique développé, renouvelé, qui touche le public, de s'imposer encore davantage à l'échelle international en récoltant des consécrations. «Notre pays avec les moyens et l'expérience dont il dispose dans le domaine cinématographique va certainement connaître une véritable relance, de par l'existence d'une pléiade de jeunes qui, chaque jour, démontrent leurs talents et savoir-faire artistique, à considérer les prix récoltés dans différents festivals et rencontres cinématographiques internationales», a estimé Salim Aggar.