Akbou, qui restait fermée à toute activité électorale durant cette campagne ? la seule tentative du RND d?organiser une conférence a vite tourné à l?émeute ? a ouvert ses bras, hier, au FFS qui clôture sa campagne pour «le boycott actif et massif» dans son fief. Quarante-huit heures après le clin d??il de Saïd Sadi en direction du FFS en louant son leader Hocine Aït Ahmed, lors de son meeting de campagne à Tizi Ouzou, Ahmed Djeddaï a choisi cette ville pour signifier clairement au leader du RCD en guise de réponse : «On te connaît, on ne votera pas pour toi.» Lors de cette rencontre, si Djoudi Mammeri et Mustapha Bouhadef se sont contentés de réitérer les solutions de sortie de crise préconisées par le FFS pour l?avènement d?une deuxième République, Djeddaï, en revanche, a décortiqué toute cette élection en mettant à nu ses incohérences. L?ex-premier secrétaire du parti de Hocine Aït Ahmed constate, en outre, que la faveur de la presse accordée à deux candidats seulement est, à ses yeux, «une préparation de l?opinion à voter seulement pour ces deux candidats qui sont tous deux enfants du même système». Cette bipolarisation fait dire à l?orateur : «Le 8 avril, il n?y aura pas de rupture, mais consacrera l?alternative clanique.» Par ailleurs, tout en soutenant que dans un pays où «la fraude est devenue une constante nationale, voter c?est encore donner la chance à l?armée de rester au pouvoir», Ahmed Djeddaï conclura : «Les résultats du 8 avril sont connus, contrairement à ce qu?on veut nous faire croire» en révélant que cette fois-ci «ce sera Bouteflis».