La tension reste très tendue aux quatre coins de la Basse Kabylie. Après un début en fanfare, la campagne pour le rejet des élections du 10 octobre donne l'impression de céder le pas à celle dite officielle qu'entreprennent les partis en lice, notamment le FFS, mais sans pour autant que la violence diminue rendant par là le climat de campagne de plus en plus sceptique. La tension reste très tendue aux quatre coins de la Basse Kabylie. Si du côté du mouvement citoyen, on continue à rejeter toute responsabilité concernant les actes de violence en rappelant le caractère pacifique du mouvement, les partis en lice n'hésitent pas à accuser certains délégués sans les nommer. Cette pause est expliquée, par certains délégués, comme un moment de réflexion nécessaire à la veille d'une action d'envergure que la Cicb maintient pour samedi prochain au chef-lieu de wilaya pour célébrer le 14e anniversaire des événements du 5 octobre. Après la tenue de pas moins de cent meetings dits de proximité à travers les quatre coins de la wilaya de Béjaïa, les animateurs du mouvement citoyen marquent, donc, un arrêt pour se donner plus de moyens d'affronter les jours à venir qui ne sont pas sans susciter des appréhensions au sein même du clan qui rejette le prochain scrutin de proximité. Les dernières actions synchronisées initiées à l'occasion de l'ouverture officielle de la campagne électorale ajoutées à l'évolution très inquiétante de la situation sont à l'origine de ces craintes et autre scepticisme qui animent les délégués. «Nous prenons le temps d'observer pour mieux nous préparer. Il y a beaucoup de choses qui nous attendent», a déclaré un délégué de Sidi Aïch sur un ton qui ne lui est guère habituel. Abordant le bilan de l'intense campagne antivote menée jusque-là, notre interlocuteur n'y est, cependant, pas allé par quatre chemins pour dire qu'«elle est une réussite et encourageante à plus d'un titre», avant d'enchaîner: «Nous sommes maintenant persuadés que les citoyens n'iront pas aux urnes le 10 octobre.» Dans une déclaration rendue publique, hier, la coordination d'Akbou a réagi aux incidents qui ont émaillé la rencontre organisée lundi par le FFS. Tout en rejetant la responsabilité «de la violence», les animateurs de cette coordination dénoncent «la tentative d'imposer une élection rejetée par la population». L'Entv n'a pas été épargnée par les rédacteurs, eu égard au traitement réservé à l'événement. Elle est dans ce sens accusée «de verser dans la division». Toujours à propos des élections, nous avons appris hier, que M. Belkacem Adjaout, tête de liste à l'APC de Semaoun, a été admis à l'hôpital à la suite d'une agression perpétrée par des individus non identifiés. Par ailleurs, le meeting organisé par le FFS dans la commune de Tifra a été perturbé. La situation a failli tourner au vinaigre n'était la sagesse des uns et des autres. Au fur et à mesure que le temps passe, la tension va crescendo dans la région de Kabylie, où le pire peut survenir à tout moment s'il ne l'est déjà pas eu égard aux actes désolants enregistrés jusqu'à présent. Le RCD, qui a opté pour un boycott actif, vit une campagne dont le moins qu'on puisse dire, «patine» énormément pour reprendre un des militants, qui explique d'un air désabusé: «Lorsque nous ne mobilisons pas assez, nos conférences sont soit empêchées soit interdites.» Le véritable problème de ce parti reste, de l'avis général, «le poids de son passé récent qui a marqué sérieusement les citoyens et ce, malgré le soutien apporté au mouvement notamment par rapport au prochain scrutin de proximité». Concernant la campagne officielle, hormis le FFS qui ose «descendre sur le terrain» les autres partis en lice préfèrent le travail de proximité qui reste, à leurs yeux, le moins risqué. Au FLN on souligne l'éventuelle tenue de meetings «là où les conditions le permettent». Côté MSP, PT, El-Islah et les listes indépendantes, aucune information ne nous est parvenue présentement.