Entre les assurances des pouvoirs publics et la «défense» des commerçants, les consommateurs ne savent plus à quel saint se vouer. A l'approche de chaque ramadan, les Algériens, notamment ceux issus de familles modestes, s'inquiètent de la flambée vertigineuse des produits de première nécessité. Et dire que c'est le mois de la rahma (piété). «Avant chaque ramadan, les commerçants en profitent pour s'enrichir encore et encore. Pour eux, c'est le moment propice pour doubler leurs bénéfices», regrette un père de famille. Ce sont les familles à faibles revenus qui sont les premières à être affectées par la hausse des prix. «Comment va-t-on faire face à cette situation délicate à l'approche de ce mois sacré ?», se demande un autre citoyen. «Personne ne pense à nous. Nous avons du mal à nous offrir un f'tour comme tout le monde en ce mois de jeûne», a-t-il ajouté. Notre interlocuteur fait savoir que, ne pouvant faire face à cette situation, certaines familles sont obligées de s'endetter. «C'est désolant de voir les prix flamber en ce mois sacré. C'est le monde à l'envers», s'indigne un vieux, rencontré au marché Clauzel à Alger, qui se rappelle le bon vieux temps. «Dans le temps, le ramadan c'était vraiment un mois de piété. Aujourd'hui, c'est plus pour s'enrichir et de n'importe quelle façon. Les commerçants sont impatients de voir l'arrivée de ce mois sacré pour doubler leur chiffre d'affaires», regrette-t-il.