Vocation n «C'est une drôle de sensation que j'éprouve au contact de la toile, des couleurs et des pinceaux.» Divination et introspection, tels pourraient être les mots appliqués à Amer Boutaïbi, 36 ans, saisi par la peinture en tant qu'art exprimant le plus profond de soi. Surveillant à la maison de jeunes, Nihab, à Bou Arfa, Boutaïbi a ressenti depuis l'année 2006 ce besoin de s'exprimer par le pinceau. «J'ai eu comme une révélation en rencontrant par hasard des tableaux du peintre Chouchaoui. Là, je me suis renseigné et me suis inscrit aux cours donnés par M. Irki», a expliqué ce peintre qui s'est retrouvé exposant à Skikda, El-Kala, Taref et Maqam chahid à Alger, grâce à sa prise en charge à travers l'organisation des semaines culturelles de la wilaya de Blida dans différents recoins du pays. «J'aime la nature et j'adore la reproduire sur des toiles que beaucoup de personnes trouvent justes», dira le prodige qui voudrait rencontrer plus d'encouragements de la direction de la culture à Blida à travers la fourniture de moyens conséquents, la définition de programmes d'exposition et d'information autant que de formation avec des séminaires, des conférences et des confrontations entre différents artistes peintres. «Je ne pourrai jamais dire que je suis un peintre parce que j'apprends tous les jours et c'est une drôle de sensation que j'éprouve au contact de la toile, des couleurs et des pinceaux», explique ce gardien de maison de jeunes qui voudrait également disposer de plus de temps pour l'amour de cet art. Hassen Bey Khaled, directeur de la maison de jeunes se dit favorable au souhait de cet artiste. «J'aimerais bien qu'il perce dans ce domaine et qu'il fasse profiter tous les jeunes de notre commune», assure-t-il tout en évoquant les différentes activités assignées à ces lieux qui semblaient vides jeudi après-midi, chaleur et ramadan expliquant sans doute cet désertion. Boutaïbi dispose d'un espace dans un réduit faisant office de remise où chaises et tables sont entassées. «Je me sens bien ici et personne ne me perturbe», explique-t-il, même si ses deux petits enfants tournaient autour de lui, attendant sûrement un geste de tendresse qui tardait à venir. L'artiste solitaire observait déjà une œuvre prenant forme et à laquelle il comptait apporter d'autres touches affirmant son individualité.