Goûts n Le malouf de Annaba possède de nombreux adeptes à Blida, ville qui demeure cosmopolite et qui se le révèle à chaque manifestation d'envergure. Exploit des organisateurs ou effet du hasard : Hamdi Bennani dans le genre malouf et Abdelkader Chaou dans le genre chaabi programmés ensemble dans la même soirée, hier, samedi, à la salle de l'hôtel Ansar de Blida. Une assistance très nombreuse était là en présence des autorités locales, et, pour la première fois, l'organisation était réussie avec un emplacement réservé aux dames et aux familles et un écran dans une salle attenante pour les jeunes Blidéens fans des deux artistes chanteurs. En tout début de soirée, l'école de l'association de musique andalouse El Fen wel Adeb chère à Abdelhafidh Mahieddine, donne un aperçu de ce que peut être une stricte formation et justifiant l'aura dont elle est entourée ; d'ailleurs, le groupe était rentré la veille, vendredi, d'une soirée à Annaba. La salle se remplissait et il n'y avait plus une seule place de libre à l'arrivée de Hamdi Bennani et de son orchestre. Le malouf de Annaba possède de nombreux adeptes à Blida, ville qui demeure cosmopolite et qui le révèle à chaque manifestation d'envergure. «J'ignorais qu'il y avait Bennani sinon j'aurais amené toute ma famille moi aussi», s'est emporté Meziane, militaire à la retraite et qui en voulait à tout le monde devant les portes de l'hôtel avenue Amara-Youcef. Djanni ma djanni reste incontestablement la chanson de l'artiste annabi qui approche les 70 ans mais ne les fait guère sur scène. Adala ya adala fut quasiment chantée en dansant par les jeunes et les bras dodelinant de la gent féminine. 1h30 du matin et c'est le moment précis où Abdelkader Chaou a pris le micro sous les applaudissements nourris de son public qui perdait patience. «Chacun son tour», semblaient dire les organisateurs de l'apc de Blida qui étaient tout heureux d'avoir pu ramener un tel public pour une seule soirée. Il faut dire également que le plateau présenté cette saison est parmi les meilleurs avec, il ne faut point l'oublier, le passage de Mokdad Zerrouk, Meskoud, Temmache,Chercham, Chaïeb, Bouzama, Raïs, en attendant Seloua, Driassa, Dib Layachi. L'ambiance a changé avec l'octogénaire Chaou qui rajeunit sur scène et son âge est vite oublié, notamment lorsqu'il aborde des airs connus de tout le public comme Ya ladraa win malik. 3h du matin : les deux vedettes avaient du mal à sortir de la salle pour un s'hour prévu pour eux. Il fallait encore se soumettre à la séance photos avec tous les fans restés jusqu'à cette heure tardive. Même le wali est sorti pratiquement très rapidement afin de s'extirper de la masse compacte du public de cette nuit. Il faudra sans doute penser à l'avenir à des espaces plus grands pour que nul ne se sente frustré d'animation ramadanesque.