Oran 24 mars 2004. L?une des salles du tribunal criminel d?Oran est archicomble? Pourtant, le procès se déroule dans un quasi-silence? Il est difficile d?imaginer un crime sur un toit. Pourtant, un homme a trouvé la mort dans cette situation-là, par une douce nuit de mars 2000. Boualem éteint le poste de télévision et s?apprête à se mettre au lit quand des bruits, provenant de l?extérieur, attirent son attention. Il lui semble que ce sont des bruits de pas. Dans un premier temps, il décide de ne pas s?aventurer dehors, par prudence. Quelques minutes plus tard, le même bruit met en alerte Boualem qui, d?un pas vif, sort de la vieille bâtisse afin de s?enquérir de ces bruits nocturnes. Quelle ne fut sa surprise lorsqu?il vit une forme humaine courir sur le toit, pour enfin disparaître dans la pénombre. Quelque peu rassuré mais méfiant tout de même, Boualem s?apprête à se remettre au lit lorsque les mêmes bruits lui proviennent de l?extérieur. Cette fois-ci, armé de son fusil, Boualem ressort de chez lui, bien décidé à donner une bonne leçon à ce malotru qui dérange les gens si tard. Il pointe son fusil et tire deux coups en direction de la frêle silhouette qui s?effondre et ne bouge plus. Plus tard, l?enquête révélera que la victime n?était autre que le voisin de Boualem. «Pourquoi avez-vous tiré sur votre voisin ? ? Monsieur le président, c?était pour me défendre. Ce n?est pas tous les jours que l?on voit un homme courir sur le toit de sa maison ! ? Saviez-vous que c?était votre voisin ? ? Bien sûr que non ! Dans ce cas-là, je n?aurais sûrement pas tiré. ? Saviez-vous qu?il a succombé aux deux coups de fusil qui l?ont touché au niveau du dos et du thorax ? ? Oui et j?en suis désolé. C?était une légitime défense.» Le représentant du ministère public requiert une peine de 15 ans de prison, alors que l?avocat de la défense plaide la relaxe pure et simple. «C?est mon client qui se trouvait en danger dans cette affaire et non le contraire. Il voulait se défendre et n?avait nullement l?intention de tuer par plaisir», dira-t-il. Au terme des délibérations, Boualem se voit condamné à une peine de 5 ans pour homicide volontaire.