Dans l?hypothèse d?un Benflis hors course, le duel mettrait finalement aux prises Bouteflika et Djaballah dans un second tour à haut risque. En effet, l?idée d?un raz-de-marée islamiste fait trembler la société civile, pour laquelle y faire barrage deviendrait une nécessité pour sauver une démocratie en gestation. La solution serait d?unir ses voix pour hisser un président-candidat conscient de son statut de dernier recours face au spectre de l?islamisme. Ne resterait donc à Bouteflika qu?à surfer sur la bonne vague, laissant le soin à toutes les parties prenantes dans ce scrutin de passer des consignes de vote en sa faveur, ses plus grand rivaux y compris. Ainsi, les Benflis, Sadi, Hamrouche? feraient campagne, la mort dans l?âme, pour celui contre qui ils se sont ligués quelques mois plus tôt pour lui bloquer le passage. Il n?est donc pas exclu de voir les plus irréductibles joindre leurs voix au camp des anti-Djaballah pour imposer Bouteflika, plutôt que de voir sombrer le pays à nouveau dans l?irréparable.