Rapport n Le terrorisme est toujours une réelle menace pour les pays du Sahel. Cette menace a été aggravée par les derniers événements en Libye favorisant la circulation des armes dans cette zone sensible. «L'instabilité dans la région du Sahel, notamment la situation en Libye, favorise le terrorisme et le nourrit», a déclaré le ministre malien des Affaires étrangères. Selon Soumeylou Boubeye Maïga, tant qu'il n'y avait que l'économie de contrebande classique, il y avait un danger «substantiel» sur les Etats, mais avec l'apparition d'AQMI et ses connexions avec les groupes mafieux et l'élargissement de sa base de recrutement, ces éléments renforcent de plus en plus la menace terroriste dans la région. Intervenant ce matin sur les ondes de la Chaîne III, il a expliqué que «la situation dans la région du Sahel est très préoccupante parce que la crise en Libye a amplifié les menaces qui pesaient déjà sur la région». Ces menaces tournaient notamment autour de l'existence de groupes terroristes et mafieux qui détiennent des capacités militaires, notamment des armes par lesquelles ils accroissent leurs capacités de violence et de nuisance dans la région. Ces armes augmentent également la menace contre tous les Etats de la région du Sahel et sur les intérêts étrangers dans la région que ce soient des personnes ou des investissements. A une question de savoir si les derniers attentats terroristes dans la région, notamment ceux ayant visé notre pays (Cherchell et la Kabylie), ont un lien direct avec la circulation des armes dans le Sahel, puisqu'on parle même d'armement lourd, le ministre malien des Affaires étrangères a estimé que ces attentats prouvent surtout que la lutte contre le terrorisme n'est jamais gagnée définitivement et que la lutte doit se poursuivre, d'autant plus que les groupes terroristes passent toujours à une phase supérieure dans leur mode d'accès. «Après que plusieurs Etats de la région se sont effondrés (Tunisie et Libye), les groupes terroristes bénéficient de plus de liberté dans leurs mouvements et de plus de liberté d'action qui exposent certains Etats plus que d'autres, en particulier l'Algérie, à la menace terroriste», a indiqué M. Soumeylou Boubeye Maïga. Selon lui, deux barrières contre le terrorisme (Tunisie et Libye) sont tombées et cela accroît, bien évidemment, la menace terroriste. Pis encore, les groupes terroristes détiennent désormais des armes de plus en plus sophistiquées et de plus en plus dangereuses et cela accroît encore plus leurs capacités de nuisance et leur menace sur les Etats, sur les investissements et sur les citoyens dans la région. A une question de savoir s'il y a des informations sur des armes tombées entre les mains d'Al-Qaîda au Maghreb islamique (AQMI) et sur les menaces qui en résultent, il a expliqué qu'il y a des connexions très fortes entre les groupes terroristes d'AQMI avec les groupes mafieux. Selon lui, les groupes terroristes se nourrissent toujours de leurs liens avec ceux qui sont en marge de la légalité (groupes mafieux). «Non» à l'intervention étrangère La crise en Libye a amplifié la situation sécuritaire dans la région du Sahel mais ne nécessite pas l'envoi de troupes extra-régionales, a indiqué Soumeylou Boubèye Maïga. «Nous ne voulons pas que le Sahel devienne un théâtre de conflits, un théâtre de guerre. Notre objectif est de faire de notre zone une zone de sécurité», a déclaré le ministre. «La responsabilité de maintenir la sécurité est d'abord fondamentalement du ressort des pays voisins, mais il est possible, a poursuivi le ministre, de solliciter l'aide des partenaires» sur le plan du renseignement, de l'observation, de la formation.