L'Algérie et le Mali semblent être plus rapprochés que jamais en ce qui concerne la lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel. Les quelques «différends» ou «incompréhensions», pour reprendre les termes d'un ministre malien, seraient levés avec la situation prévalant depuis quelques mois en Libye et le danger représenté par les activités du groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC, ou AQMI) dans la région. La visite qu'effectuera le ministre malien Toumani Touré en Algérie à partir de vendredi prochain, précédant une rencontre des ministres des affaires étrangères des pays du Sahel qui, selon le ministre malien Soumeylou Boubéye Maiga, aura lieu le 20 du mois en cours. La menace terroriste, aggravée par les possibilités du GSPC de se doter en armes et matériels de guerre à partir de la Libye, seraient au menu des discussions entre les ministres concernés. L'échange de renseignements, dans le cadre du commandement mis en place par les armées des pays de la région pour ce qui est des activités au niveau des frontières avec la Libye, et l'adaptation de la stratégie de lutte contre le terrorisme à la situation dans ce pays seraient également discutés. Le maillon libyen La Libye, qui a participé à des réunions à Alger il y a quelques mois des services de renseignements de sept pays du Sahel, a menacé de se retirer de la lutte internationale contre le terrorisme, contestant les raids aériens effectués contre son territoire par l'Otan. Ce qui ne fait que compliquer les choses en faveur du GSPC qui fait de Benghazi, depuis le déclenchement du conflit armé entre le gouvernement libyen et les «insurgés» une sorte de quartier général, organisant des tentatives d'accès aux territoires de pays voisins avec armes et bagages. Les craintes exprimées par l'Algérie quant à l'éventuelle exploitation par les terroristes de la situation en Libye ont été, rappelle-t-on, renforcées par la France qui, par le biais de son ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, avait annoncé que des armes provenant de Libye sont arrivées chez Aqmi dans le Sahel. La situation est donc très préoccupante, expliquant la multiplication des rencontres organisées par les pays de la région, ressemblant beaucoup à une course contre la montre.