Les dirigeants palestinien et israélien se sont retrouvés hier pour tenter de réactiver le processus de paix mis à mal par la politique pratiquée par Israël, qui refuse de respecter ses engagements. Juste avant, le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a rappelé qu'un règlement du conflit ne se fera pas à “n'importe quel prix”. Il a fait savoir qu'il ne conclurait pas un accord de paix à “n'importe quel prix” avec Israël. “Nous négocions avec sérieux et nous sommes prêts à parvenir à une solution sur toutes les questions liées au statut final des territoires palestiniens mais cette solution ne sera pas trouvée à n'importe quel prix”, a-t-il déclaré lors d'une rencontre avec des responsables palestiniens. “Nous devons saisir la chance de parvenir à la paix, dans l'intérêt de la cause palestinienne”, a-t-il souligné, en réaffirmant que tout accord avec Israël serait soumis à référendum. Israël n'a rempli aucune de ses obligations annoncées lors de la conférence de paix organisée fin novembre à Annapolis, aux Etats-Unis, a dénoncé le conseiller de M. Abbas et membre du Conseil législatif palestinien, Nabil Chaat. La rencontre d'Annapolis “n'a encore donné aucun résultat, les négociations n'ont pas avancé et Israël n'a rempli aucune de ses obligations”, a-t-il déclaré. Un autre responsable palestinien, Yasser Abed Rabbo, a même appelé à l'arrêt des négociations avec Israël, en protestant contre les plans d'extension des colonies. “Nous ne pouvons pas continuer les négociations ou le processus politique sous la tromperie des faits israéliens”, a dit Abed Rabbo, négociateur et membre du comité exécutif de l'Organisation de la libération de la Palestine (OLP). Le responsable palestinien a aussi critiqué l'administration américaine de ne pas exercer de pressions sur l'occupation israélienne afin d'arrêter ses projets de colonisation. Toutefois, le principal négociateur palestinien Saëb Erakat a estimé que la conclusion d'un accord de paix israélo-palestinien serait possible avant fin 2008, tout en prévenant contre la politique et les agissements pratiqués par l'occupation israélienne. M. Erekat a assuré que l'actuel processus de paix “existait toujours”, mais à condition qu'Israël “cesse ses colonies, ses arrestations, ses incursions et ses assassinats contre les Palestiniens”. Mahmoud Abbas, rappelle-t-on, avait suspendu tout contact avec Israël après l'opération militaire meurtrière menée par l'armée d'occupation contre la bande de Gaza fin février et qui a fait plus de 130 morts. L'Autorité palestinienne a aussi protesté contre le projet israélien de construire de nouveaux logements dans les colonies juives, notamment à Al-Qods-Est, que la communauté internationale, dont les Nations unies et l'Union européenne (UE), a aussi dénoncé. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a exprimé sa préoccupation face à la reprise par Israël des constructions de logements en Cisjordanie, jugeant celles-ci contraires au droit international. “Toute expansion des colonies de peuplement est contraire aux obligations d'Israël aux termes de la Feuille de route et au droit international”, avait-il précisé. R. I./Agences