Procès n Plusieurs personnalités politiques et militaires égyptiennes sont appelées à la barre pour apporter leur témoignage lors du procès de l'ex-Président Hosni Moubarak. Le chef du Conseil militaire au pouvoir en Egypte, le maréchal Hussein Tantaoui, a été convoqué, hier, mercredi, pour témoigner à huis clos dimanche prochain au procès de l'ex-Président Hosni Moubarak. Le juge qui dirige le procès, a également convoqué le numéro deux de l'armée égyptienne qui est le chef d'état-major Sami Anan. Le lendemain, ce sera au tour d'un autre homme-clé, à savoir l'ancien chef des services secrets, le général Omar Souleimane, vice-président de Moubarak de témoigner, là encore à huis clos. M. Souleimane aurait déclaré que Moubarak était au courant de «chaque balle tirée contre la foule lors de la révolte», dans une déposition devant le parquet. l sera suivi les jours suivants de l'actuel ministre de l'Intérieur Mansour el-Issaoui et son prédécesseur, Mahmoud Wagdi. Le juge a expliqué que le huis clos décrété pour ces témoins était décidé pour des raisons de «sécurité nationale». Ces auditions font suite à une demande des avocats des familles des victimes de la répression du soulèvement. La comparution du maréchal Tantaoui avait également déjà été demandée le mois dernier par le défenseur de l'ex-Président. Aujourd'hui chef d'Etat de fait dans un pays en transition politique, le maréchal Tantaoui fut pendant vingt ans le ministre de la Défense de M. Moubarak. Le procès de ce dernier, entamé depuis le 3 août, connaissait hier mercredi sa quatrième journée d'audience et devait reprendre ce jeudi. La séance d'hier a également été marquée par l'inculpation en pleine audience d'un officier de la police, accusé par le parquet d'avoir fait un «faux témoignage favorable de fait à M. Moubarak». Le procureur l'a accusé d'avoir déclaré que des unités anti-émeutes déployées au Caire en plein soulèvement populaire n'étaient équipées que de munitions à blanc et de grenades lacrymogènes, alors que durant l'enquête il avait fait état de munitions de chasse mortelles. Ses déclarations initiales avaient servi de base pour inculper M. Moubarak et son ministre de l'Intérieur de l'époque, Habib el-Adli, pour le meurtre de manifestants. D'autres témoignages d'officiers de police n'ont jusqu'à présent pas permis d'étayer les accusations selon lesquelles MM. Moubarak et Adli seraient impliqués dans les ordres de faire feu. Les avocats des parties civiles se sont émus de voir les «témoins à charge» présentés par le parquet devenir de facto des «témoins à décharge». L'avocat de M. Adli, a déclaré, de son côté, que «leur témoignage confirme ce que les accusés ont dit, à savoir qu'ils n'ont pas donné l'instruction d'utiliser des balles contre les protestataires». Mais les avocats des familles des victimes ont estimé que «les témoins avaient fait l'objet de pressions pour changer leur témoignage».