La rentrée scolaire est une autre épreuve à laquelle devront faire face de nombreuses familles. Celles-ci n'ont eu en tout et pour tout qu'une semaine pour souffler après l'Aïd. L'heure est donc à la restriction, après un mois de ramadan peu clément pour le porte-monnaie. Dans cette courte halte, les ménages ont dû revoir leur budget pour une gestion plus rigoureuse, la rentrée scolaire exigeant de fortes dépenses. Entre les fournitures scolaires, la blouse et le cartable, le budget réservé est souvent dépassé. Et pour cause, le coût de ces équipements ne cesse d'augmenter chaque année davantage, au grand dam des parents. La seule différence cette année est que les achats de la rentrée se limiteront aux fournitures, les futurs écoliers disposant déjà de leurs tenues de l'Aïd, toutes neuves, pour le jour «J». Les plus grosses dépenses de ce rendez-vous concernent donc les livres, la papeterie, les stylos, crayons et trousse ou encore le sac à dos. Ce dernier coûte en moyenne entre 800 et 1 600 Da, voire 3 000 da pour les grandes marques. Les prix des blouses, eux, oscillent entre 500 et 800 Da, selon qu'on achète un produit made in China, de production nationale ou d'importation. En attendant la nomenclature des fournitures scolaires qui ne sera connue qu'à la rentrée effective des classes, une ruée sur les blouses et les sacs à dos proposés sur des étals ou à même le sol a été tout de même observée durant les derniers jours du ramadan. Certes, la foule qui se formait autour de ces articles était moins importante, que celle devant les étals des fruits et légumes. Mais, le rush traditionnel que les magasins d'articles scolaires connaissent à cette époque n'a pas tardé à se manifester. Pour les plus prévoyants, anticiper la préparation de la rentrée scolaire est le meilleur moyen d'échapper à la flambée des prix et d'éviter que leurs portefeuilles ne s'amincissent. Cependant, une chose est sûre, le caractère exorbitant des prix affichés n'étonne plus personne. D'ailleurs, pour éviter de pénaliser leurs enfants, les parents finissent toujours par acheter. Le fait est qu'aujourd'hui, les dépenses scolaires occupent une place importante dans le budget familial sans aucune compensation sociale aux bourses modestes. Alors que dans les autres pays, l'allocation de scolarité est versée chaque année aux familles aux maigres revenus, chez nous le système de solidarité demeure inefficace et même peu crédible. La solidarité du département de Barkat et de tous ses prédécesseurs se limite à la distribution en grande pompe de trousseaux scolaires et le versement d'une prime de 3 000 Da aux enfants nécessiteux. Mais les lenteurs et le manque de transparence qui entoure cette opération, ont souvent été mis en avant par les bénéficiaires. Cette aide concerne notamment les orphelins, les victimes de terrorisme et les enfants dont les parents ont un revenu inférieur au Smig. Les catégories ouvrant droit à cette forme de solidarité sont ainsi bien restreintes devant les milliers de familles qui sont pourtant, elles aussi, dans le besoin. Car les ménages vivant en dessous du seuil de pauvreté dépassent de loin cette liste définie et ficelée par le ministère de la Solidarité.