Ainsi, dit Arezki : «C'est toi le jeune homme qui a tué ce notable d'Iguir Guedmimem ?» — Oui, dit Amara fièrement. — Et tu veux rejoindre ma bande ? — Oui, dit encore le jeune homme. — Tu ne dois pas ignorer que je suis un proscrit et que les Français me recherche pour meurtre. Si je suis arrêté, je suis bon pour la guillotine, ainsi que tous ceux qui seront pris avec moi. C'est-à-dire toi aussi, si tu fais partie de ma bande. Tu risques de passer à la guillotine ! Tu le sais ? — Oui, dit Amara, je le sais — Et tu veux quand même prendre le risque ? — Si je reste au village, les gendarmes viendront me chercher et le tribunal me condamnera à mort ! Alors je préfère continuer à me battre contre l'ennemi, aussi bien étranger que local ! Arezki sourit et dit : «Voilà un jeune homme bien décidé.» Mais peut-il lui faire confiance ? Et si c'était un agent des Français ? Et s'il était envoyé par ses ennemis, les parents de ses nombreuses victimes ? On lui a donné des assurances sur le jeune homme mais il veut quand même le mettre l'épreuve. — Bon, lui dit-il, je te prends… — Je te remercie ! dit Amara avec effusion ; — Gare à toi si tu me trahis, ajoute Arezki, sur un ton menaçant Je t'égorgerai moi-même et je donnerai ton corps en pâture aux chiens ! — Ne crains rien, dit Amara, je suis un homme d'honneur. M. A. Haddadou