Résumé de la 97e partie n Poirot est quasiment sûr que Cavendish sera acquitté... Le mois de septembre nous trouva tous à Londres. Mary loua une maison à Kensington, et Poirot fut compris dans les réunions de famille. J'avais moi-même obtenu un poste au War Office, et je pus ainsi voir mes amis fort souvent. A mesure que les semaines s'écoulaient, la nervosité de Poirot s'accentuait. Le «dernier chaînon» dont il parlait lui manquait toujours. A part moi, j'espérais bien qu'il ne le retrouverait pas, car quel bonheur l'avenir pourrait-il réserver Mary, si John n'était pas acquitté ? Le 15 septembre, John Cavendish parut au banc des accusés de Old Bailey, sous inculpation d'avoir assassiné avec préméditation Emily Agnès Inglethorp. Il plaida non coupable. Sir Ernest Heavywether, le célèbre conseil du roi, avait été chargé de la défense. Mr Philips, K.C., ouvrit les débats pour la couronne. Il déclara que l'assassinat avait été prémédité et accompli de sang-froid. II ne s'agissait ni plus ni moins que de l'empoisonnement d'une femme confiante et affectueuse par son beau-fils, pour qui elle fut plus qu'une mère. Elle l'avait entretenu dès son adolescence. Lui et sa femme vivaient à Styles Court dans le plus grand luxe, entourés par sa sollicitude et son attention. Elle avait été sa bienfaitrice. Il se proposait d'appeler des témoins pour prouver que l'accusé était à bout de ressources et poursuivait une intrigue avec une certaine Mrs Raïkes femme d'un fermier voisin. Sa belle-mère, ayant appris ce fait, l'en accusa l'après-midi qui précéda sa mort, et il s'ensuivit une querelle dont on entendit une partie. La veille, l'accusé acheta de la strychnine à la pharmacie du village, portant un déguisement grâce auquel il espérait rejeter la culpabilité sur un autre homme, c'est-à-dire sur le mari de Mrs Inglethorp, dont il avait été follement jaloux. Fort heureusement, Mr Inglethorp avait pu produire un alibi inattaquable. L'après-midi du 17 juillet, continua l'avocat de la couronne, Mrs Inglethorp rédigea un nouveau testament immédiatement après sa querelle avec son beau-fils. On trouva ce testament détruit dans la grille de sa chambre à coucher le lendemain matin, mais on découvrit ensuite la preuve que ce testament avait été rédigé en faveur de son mari. La morte avait déjà fait un testament en sa faveur avant son mariage, mais (et ici Mr Philips agita un index expressif) l'accusé ignorait ce détail. Il ne pouvait dire le motif qui poussa la victime à faire un nouveau testament, alors que l'ancien existait toujours. C'était une femme âgée et peut-être avait-elle oublié l'existence du précédent. Ou bien, et ceci paraissait plus probable à Mr Philips, peut-être croyait-elle que le testament était révoqué du fait de son mariage, ayant eu certaine conversation sur ce sujet. Les dames ne sont pas toujours trop versées en connaissances légales. A suivre D'après Agatha Christie