Carrière n L'artiste poète prépare un livre dans lequel il retrace sa vie et rend compte de traits culturels de nombre de régions des Hauts Plateaux et du Sud algérien. Animateur à Radio France Maghreb, à radio Méditerranée, parolier et auteur de plusieurs poèmes dont certains ont été chantés par nombre d'artistes tels Nadia Benyoucef, Mohamed Mazouni, Ouakil Djebbar et Mohamed Oujdi, Rabah Bendekoum déclare n'avoir jamais pris sa retraite même si son âge, 73 ans, lui donne droit à un repos bien mérité. Il a commencé à écrire de la poésie dès l'âge de 15 ans à Aïn Oussera, lieu de résidence avant que toute la famille ne vienne s'installer à Blida. Il fera quelques années d'études à medrassat El-Irchad de la rue du Bey, haut lieu du nationalisme algérien. «Je garde de merveilleux souvenirs d'enseignants comme Cheikh Omar et Nahnah.» Bendekoum participe, pour la première fois, à un festival en 1969 à Ben Aknoun avec, à la clé, une rencontre avec feu le Président Houari Boumediene. En 1970, il s'installe à Paris et devient animateur à radio Méditerranée et une radio régionale dans la capitale française. «Je poursuivais mes efforts d'écriture en parallèle, rédigeant pour des groupes et des chanteurs comme Raïna Raï, le regretté Djillali Rezkellah et mon nom se répercutait à travers les foyers des pays du Maghreb et jusqu'en Egypte. Parolier pour nombre d'artistes, Bendekoum, sollicité de partout, composera même de la poésie à la gloire de gouverneurs arabes aujourd'hui en déclin. L'artiste poète prépare un livre dans lequel il retrace sa vie en rendant compte de traits culturels de nombre de régions des Hauts Plateaux et du Sud algérien. Poésie et arts du melhoun en est le titre provisoire selon le poète qui a côtoyé des noms célèbres de la chanson bédouie comme Khelifi Ahmed, Amara Mohamed el-Boussaâdi, Rahab Tahar. Il travaillera avec ce dernier à la radio nationale pendant quelques mois et considère, depuis quelques années déjà, que la poésie ne nourrit point son homme, notamment en ces temps difficiles où la pension de retraite ne suffit plus. «Je suis sollicité par les directions de la culture à travers le pays, mais mon âge ne me permet pas d'être mobilisé durant une semaine pour toucher des miettes. A plus de 70 ans, j'aspire surtout à de la considération tout en souhaitant que la relève par les jeunes soit encore meilleure.» Lundi, il était de passage à la salle Benomar du Palais des sports de Bab Sebt où se tient, du 15 au 25 de ce mois de septembre, le festival «Lire en fête». «J'ai eu la possibilité de me ressourcer auprès de cette jeunesse, et même des nombreux enfants. J'ai eu plaisir à déclamer deux poèmes louant le travail et l'effort afin que cette génération prenne goût à tout ce qui fait la personnalité individuelle tout en contribuant à la collectivité», déclara-t-il après avoir déambulé à travers les différents stands et s'étant longtemps attardé du côté de la radio du festival et des ateliers de peinture et de dessin. Sortant de la grande salle, il jette un dernier regard, l'air quelque peu triste avec les épaules rentrées et un couffin vide, même s'il y avait mis le livre en arabe Les Hommes de lettres offert au niveau du stand de la lecture. A. Mekfouldji