La France et l'Algérie marqueront chacun, en 2012, 50 ans d'indépendance de l'ex-colonie française, mais les deux pays partageront aussi des manifestations, ont déclaré, hier, dimanche, à Alger les ministres de la Culture Frédéric Mitterrand et Khalida Toumi. «La position de madame la ministre ne peut pas être la même que moi, mais on peut se retrouver sur ce qu'on veut construire», a déclaré M. Mitterrand à l'issue d'une «intense» séance de travail avec son homologue algérienne, lors d'une visite d'une journée à Alger. «C'est déjà un anniversaire chargé, compte tenu des circonstances historiques», a-t-il noté en se référant aux années de guerre meurtrières qui ont mené à cette indépendance. «Il y a toujours un pont humain, des espaces très forts et très vivants d'échanges et de dialogue», a souligné, de son côté, Mme Toumi. «Le cinquantenaire sera célébré en accord avec notre vision des choses, mais je suis prête à regarder à partir de ce pont humain ce qu'on peut célébrer ensemble», a-t-elle ajouté soulignant qu'il fallait «regarder le Nord sans perdre le Sud». Les deux ministres ont discuté de «tout un ensemble de possibilités sur lesquelles on pourrait approfondir la collaboration culturelle dans les domaines de la musique, de la danse, des livres», a déclaré M. Mitterrand, ajoutant : «Nous avons la volonté de garder un contact étroit tous les deux.» Parmi les projets, les 50 ans du cinéma algérien mais aussi des projets de collaboration sur la numérisation, a-t-il précisé. Il s'est exprimé, en outre, sur la co-édition du livre entre l'Algérie et la France qui, selon lui, représentait une dimension sur laquelle des efforts devraient être davantage consentis de part et d'autre. «Il y a déjà une amorce de la coédition du livre entre l'Algérie et la France, notamment avec la maison d'édition Acte-Sud, mais c'est une goutte d'eau dans l'océan. Il est certain que c'est une dimension sur laquelle nous devons travailler de manière à obtenir, à travers de grands éditeurs français, des coéditions plus importantes», a-t-il déclaré. L'expérience de la coédition entre les deux pays s'est réalisée entre les éditions Acte-Sud (France) et les éditions Chihab et Barzakh (Algérie). Il a, ensuite, fait état de l'existence de «plusieurs projets» français en faveur des écrivains algériens d'expression française, afin de «les accompagner au mieux et pour que leur rayonnement s'accentue en France». R. C.