Le ministre français de la Culture et de la Communication, M. Frédéric Mitterrand, a indiqué dimanche à Alger que la co-édition du livre entre l'Algérie et la France représentait une dimension sur laquelle des efforts devraient être davantage consentis de part et d'autre. "Il y a déjà une amorce de la co-édition du livre entre l'Algérie et la France, notamment avec la maison d'édition Acte-Sud, mais c'est une goutte dans l'océan. Il est certain que c'est une dimension sur laquelle nous devons travailler de manière à obtenir, à travers de grands éditeurs français, des co-éditions plus importantes", a déclaré M. Mitterrand à la presse à l'issue d'un entretien avec la ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi. L'expérience de la co-édition entre les deux pays s'est réalisée entre les éditions Acte-Sud (France) et les éditions Chihab et Barzakh (Algérie). Par ailleurs, le ministre français, présent à Alger à l'occasion du 16e Salon international du livre d'Alger, qu'il considère comme une manifestation "très importante" au vu du nombre d'éditeurs participants (plus de 500 maisons d'éditions), a discuté avec Mme Toumi des questions relatives au livre ainsi qu'au cinéma et au patrimoine, a-t-il dit. M. Mitterrand a fait état par ailleurs de l'existence de "plusieurs projets" français en faveur des écrivains algériens d'expression française afin de "les accompagner au mieux et pour que leur rayonnement s'accentue en France", a-t-il dit. A cet égard, il a émis le souhait d'assurer une "plus forte" participation aux auteurs algériens d'expression française dans les manifestations littéraires qu'abrite son pays ainsi qu'au sein des médias audiovisuels français, à travers des émissions télévisées et radiophoniques. Selon le responsable gouvernemental français, le livre numérique a aussi été au centre des entretiens entre les deux ministres. Ce domaine nécessite, à son avis, des concertations sur les droits d'auteurs afin de garantir une meilleure diffusion. Interrogé sur d'éventuels programmes français en préparation à l'occasion du 50e anniversaire de l'indépendance de l'Algérie, en juillet 2012, M. Mitterrand s'est limité à évoquer la question des archives ottomans, expliquant que celles-ci étaient "très anciennes" et qu'il y en avait "beaucoup dans des fonds privés", ce qui pose le problème de leur numérisation. Pour le ministre français, "ce qui est fondamental c'est de montrer que le pont humain entre l'Algérie et la France fonctionne quelle que soit la circonstance historique". "Ce qui intéresse c'est de montrer ce que les deux pays ont construit ensemble et de ce que nous allons construire", a-t-il ajouté. M. Mitterrand a ensuite visité certains stands du Sila où il s'est intéressé en particulier à l'édition en Algérie et aux prix du livre. La France participe au Salon international du livre d'Alger avec une cinquantaine de maisons d'éditions cette année.